L’infiltration tome 2 de Fanely Scott

Titre L’infiltration

Tome 2

Auteur Fanely Scott

Éditeur BMR

Date de sortie 27 mars 2019

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Un roman découvert grâce à NetGalley et à BMR

Il y a toujours une forme de délicieuse appréhension à se plonger dans la suite d’un livre qu’on a grandement apprécié, au bout de quelques mois. Lorsque j’ai conclu la chronique du premier volet de l’infiltration (à retrouver ici https://melimelodegwen.fr/index.php/2019/03/22/linfiltration-1-de-fanely-scott/ ) je pensais me replonger très vite dans la suite. Il m’a fallu attendre presque quatre mois, mais je me suis retrouvée sans problème dans l’univers de Kris, d’Hugo et des Anars.

Après l’exil en forme de lune de miel qui concluait le premier volet, retour à New York. New York, mais aussi la nouvelle base des Anars, le départ de certains éléments majeurs du premier volet, comme Louis ou Tod, la présence de certains comme Lauren, toujours aussi odieuse. Ce sont aussi des arrivées, en particulier celle de Tonio, le séduisant Brésilien idéaliste.

Mais le retour au bercail marque aussi l’éclatement de la bulle pour nos deux amoureux, physiquement fusionnels, mais aux tempéraments toujours aussi explosifs. Le mariage et l’attachement y sont mal vus. Ils cohabitent surtout mal avec les contraintes du groupe. Outre la difficulté à maintenir une intimité satisfaisante, il y a toutes les obligations qui engloutissent Hugo. Kris, pour sa part, reste sur la touche. Un relent de soupçon quant à son passé, mais surtout une mesure de protection nécessaire tant que Paul Niels, son ancien patron et ravisseur erre dans la nature.

Et si le premier vit avec plaisir son retour dans l’action, pour la seconde, la claustration, même dans la prison dorée que chacun cherche à adoucir, est une torture de plus en plus difficile à supporter. D’où une recrudescence, entre les deux amoureux, de moments de tension plus durs encore que dans le premier opus. Car, tout le monde le sait, les coups les plus durs sont portés par ceux qui ont le plus grand pouvoir sur nos sentiments. Alors mesdames, malgré tout ce qui le rend attachant et carrément dévorable, attendez-vous à haïr Hugo Rhodes par moments. À moins que, au contraire, vous trouviez Kris trop gamine gâtée. Son mari est totalement perdu par une quête qui est l’un des fondements de sa vie, et sa moitié râle parce qu’on ne la laisse pas se balader seule au risque de se faire prendre et de mettre toute la communauté en danger. Et les moments de grâce autour de la danse et de la Capoeira, les retrouvailles bouillantes entre les deux amants terribles et les épisodes de pure amitié ne sont que de pâles ersatz.

Ce tome est celui des doutes, qu’ils touchent Louis qui fait le choix de l’éloignement ou Alex qui étouffe dans le cadre strict des Anars ou Kris quant à la place bancale qu’elle y occupe. La première partie du roman est donc particulièrement frustrante et j’ai ressenti une boule au ventre en me demandant comment tout ça allait finir, sans espoir démesuré.

Et puis il y a LE tournant. Je ne vous le raconte pas, quand vous y serez, vous comprendrez exactement ce que j’ai voulu dire. Et là, le roman prend une toute autre tournure, particulièrement touchante. Conseil d’amie, prévoyez une bonne cargaison de mouchoirs, il va en falloir. Là, l’intrigue policière marque un peu le pas. Mais au plus près de Kris, de ses doutes et de sa vie hors de la base, on entre de plain-pied dans une étape bouleversante et nécessaire, pour mieux relancer l’histoire et éprouver la solidité des liens.

Et que vous dire de la fin? Qu’elle m’a mis une grande claque et qu’elle a fait naître une unique questions. À quand la suite?

Pour retenir l’essentiel, ce deuxième volet est crispant de frustrations et d’inquiétudes, attachant pour tous les sentiments, amoureux, amicaux, familiaux qui s’y développent et pour le nouvel élan qu’ils donnent et les interrogations qu’ils créent, bouillant d’une sensualité qui transpire dans chaque contact entre Hugo et sa femme, intrigant pour les zones d’ombre qui perdurent, celles qui se développent dans une certaine paranoïa absolument délectable et totalement réussi, car il laisse sur une faim de plus.

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