Élévation de Stephen King

Titre Élévation

Auteur Stephen King

Éditeur Le livre de Poche

Date de sortie 3 Avril 2019

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Un titre découvert grâce à NetGalley et à l’éditeur.

Stephen King a longtemps fait partie des auteurs dont je ne ratais aucune sortie. Et pourtant, depuis deux ans environ que le blog existe, c’est le premier titre que je chronique de lui. Et quel titre!

Un roman court (moins de 200 pages) mais dont j’ai eu bien du mal à redescendre.

Dans son style toujours aussi précis et accrocheur, le maître du suspense décrit une histoire que j’ai même eu du mal à classifier. Une large part y est faite au fantastique ou du moins à l’inexplicable. C’est même l’un des fondements de ce roman. Poser dès le départ une énigme insoluble et se désintéresser progressivement de sa résolution.

Dans ce cas, ainsi qu’on l’apprend dès les premières pages, Scott Carey, un concepteur de sites Internet divorcé, sans histoires, avec peu d’amis hors du Docteur Bob, son ancien médecin et de son chat Billy, perd du poids. Le rêve de tout un chacun à l’approche de l’été me direz-vous? Oui, mais non.

Parce que nu ou lesté d’une tonne de vêtements, le poids de Scott ne subit aucun impact, hormis une diminution continue et que rien ne semble pouvoir enrayer.

Au départ, elle peut sembler une aubaine pour cet homme de plus d’un quintal, même si son enveloppe corporelle, elle, ne bouge pas d’un iota. Mais arrive un moment où l’inéluctable se pose. Qu’adviendra-t-il à Zéro? Et surtout que faire du temps restant avant le Jour Zero?

C’est là que l’histoire prend une tournure que je n’attendais pas. Bien sûr, dans les romans de Stephen King, on parle souvent de petites villes, du poids du regard et du jugement de la communauté. Mais là, le thème est un peu différent.

Il part d’un simple conflit de voisinage. Banal pour Mr King? Pas faux! Scott a maille à partir avec ses voisines, Missy et Deirdre, ou plutôt avec leurs chiens qui ont tendance à prendre sa pelouse pour toilettes publiques. Or, si sa petite ville de Castle Rock a aussi un problème avec « ces dames », propriétaires d’un restaurant mexicain vegan, c’est surtout parce qu’elles sont mariées et que, autant ce qui se passe dans la chambre à coucher ne concerne pas les voisins, autant une homosexualité affirmée choque tant les « bonnes âmes » du Maine que leur restaurant est au bord de la faillite.

Conflit de voisinage plus réaction de défense aux préjugés homophobes, autant dire qu’il est difficile d’établir le contact entre Scott et ses voisines, notamment DeeDee.

Et si tendre une main ces deux talentueuses restauratrices était une façon d’occuper intelligemment le compte à rebours?

L’élément qui fait tout basculer est un très joli passage aux dimensions quasi philosophiques qui dépassent le simple cadre factuel. S’en suit une évolution douce et prenante qui m’a menée, pleine d’émotions sur la fin de l’histoire.

Loin de ce à quoi Stephen King m’a habituée, j’ai beaucoup aimé le cheminement proposé par Scott vers cette élévation. De la même façon, j’ai été touchée par les nécessités qui se font jour lorsque la fin se précise. Un thème auquel, je pense, nombre d’entre nous peut être sensible.

Au final, je suis entrée dans ce roman court pour y chercher du suspense voire un peu de terreur. J’en ressors pleine d’émotions mêlées, bercée d’une sensation douce-amère des plus appréciables, comme un petit goût de sérénité qui, je l’espère, vous touchera également.

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