Coloc avec mon boss d’Erin Graham

Titre Coloc avec mon boss

Auteur Erin Graham

Éditeur Éditions Addictives

Date de sortie 5 Août 2020

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Erin Graham est une habituée de Melimelo de Gwen. Il faut dire qu’entre la fréquence de ses publications et des résumés qui collent avec mes envies du moment, elle m’a offert quantité de moments de lecture très forts, à commencer par The boss, l’une des lectures fortes de 2019 (chronique ici https://melimelodegwen.fr/the-boss-derin-graham/).

Cette fois-ci, c’est une romance plus légère qui nous est proposée. Une romance pétillante et piquante, sucrée et doucement acidulée. Comme une merveille de vin rosé bien frais au cœur de l’été. Sauf que celui-ci, on peut bien sûr le consommer sans aucune modération.

La fratrie Maréchal dirige la société Bestcom. Comme leur père et leur grand-père avant eux.

Mais les cartes ont été rebattues lorsqu’Étienne, le fils aîné, a, involontairement, mis l’entreprise en situation délicate.

Depuis ce faux-pas, Étienne est devenu une sorte de Robocop, obsédé par son travail. Les relations humaines, très peu pour lui -au point de ne même pas connaitre le nom de ses employés proches. Les relations amoureuses? Aux abonnés absents.

Mais la situation devient plus ardue lorsque la société Hanley, investisseur traditionnel de la société, met une clause supplémentaire pour poursuive le financement de l’entreprise.

La valeur de l’entreprise, la rigueur du travail, cela ne suffit plus. Le fils de la maison, nettement plus obtus de tempérament que sa mère -une vénérable et adorable matriarche- exige la preuve d’une vie familiale  harmonieuse.

Or ni Antoine, coureur de jupons reconnu, ni Ophélie, prête d’épouser sa compagne, ne répondent à leurs critères.

Et voilà qu’Etienne Robocop, sur un coup de sang, s’invente une merveilleuse fiancée, Cathy.

Or bien sûr, il n’y a ni Cathy ni fiancée, et ce ne sont pas les escortgirls qui l’accompagnent lors de ses obligations qui pourront donner le change.

Jusqu’à ce qu’Antoine et Ophélie aient l’Idée du siècle, ou le Cadeau empoisonné, en proposant d’embaucher une très factice et très pétillante fiancée, Elizabeth Miller, comptable pour la société.

Elizabeth est un électron libre, une femme dotée d’une belle répartie mais qui se retrouve souvent dans des situations périlleuses. Sa langue acérée la place souvent dans des situations inconfortables. L’adversité lui joue régulièrement de mauvais tours.

Plus que tout, elle traîne comme un fardeau un passé très lourd qui lui a laissé une habitude, celle de fuir plutôt que de se battre.

Mais dans le même temps, cette comptable aux tenues colorées et aux fleurs dans les cheveux a un cœur en or et recèle une grande bonté, en particulier envers ceux qui ont une place pour elle: son père, son meilleur ami Josh, Agatha qui la couve avec bienveillance.

Quant à Étienne, … contraints de cohabiter, de se faire passer pour fiancés, de faire front commun face aux malveillants de tout poil, les deux jeunes gens vont avoir fort à faire pour commencer par simplement se tolérer, voire s’apprivoiser comme les oiseaux d’une même volière.

Dans ce roman plus léger, composé en cette période où l’on rêvait plus évasion que douleur, grande fresque romanesque à la Autant en emporte le vent que thèmes lourds, Erin Graham nous livre, une fois de plus, un roman totalement réussi.

Ce succès relève de plusieurs éléments.

Il y a tout d’abord, bien sûr, la qualité d’écriture. Erin Graham n’a pas son pareil pour mettre en scène des dialogues piquants et bondissants.

Elle excelle aussi dans les scènes de rapprochement, qu’elles soient physiques ou mentales.

Dans cette romance à deux voix, elle exploite avec brio le franc-parler de Lizzie pour mettre en lumière ses zones d’ombre et rendre l’évolution du trouble.

J’ai ri, souvent. J’ai gloussé de certaines péripéties, entre des intermèdes musicaux désopilants et une guerre de brosse à dents pour ne citer qu’eux.

J’ai vibré, aussi, lorsque nos deux têtus baissent un peu leur garde et s’autorisent à être autre chose, plus doux, plus tendre, attentionné sans ostentation.

Les rebondissements de l’histoire fonctionnent parfaitement et font passer la lecture à une vitesse folle. Comme toujours, difficile de reposer le livre avant le mot « fin ».

D’autant que, une fois de plus, les références qui guident le récit, musicales ou cinématographiques, m’ont embarquée dans l’univers de Lizzie et d’Étienne comme de vieilles connaissances.

Les personnages sont un véritable atout. La fragilité de Lizzie cachée sous ses aspects bravaches, celle d’Etienne sous ses abords abrupts. Mais j’ai aussi craqué pour la fausse nonchalance d’Antoine, pour l’attention de Josh, pour la clairvoyance d’Agatha et sa façon de préserves Edgar sans avoir l’air d’y toucher.

Vous l’aurez compris, Erin Graham a, une fois de plus, déployé toute sa créativité pour nous offrir un moment de détente.

Mais parce qu’Erin ne serait pas tout à fait elle-même si elle n’était que légère, ce roman glisse aussi, par touches délicates, la question du passé, la façon dont on peut, ou non, assumer son héritage, en particulier moral, pour le sublimer ou au contraire le renier. Il est aussi question du poids du regard et des préjugés.

Et ce petit rappel des raisons pour lesquelles j’aime autant sa plume n’ont fait que me conforter dans ce grand coup de coeur pour cette romance, légère et pétillante, mais pas que.

Alors n’hésitez plus à foncer sur Etienne Robocop Maréchal et Lizzie Scarlett Miller. Taratata! Aucune excuse pour passer à côté de la comédie pétillante de ce mois d’août!

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