The hundredth Queen de Emily R King

Titre The Hundredth Queen

Auteur Emily R King

Éditeur Amazon crossing

Date de sortie 29 octobre 2019

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Un titre découvert grâce à Netgalley France et à l’éditeur

Aujourd’hui je vous propose de découvrir un roman qui mêle habilement grande fresque épique, légendes anciennes, surnaturel et une belle romance, accessible même aux jeunes lectrices.

Kalinda est une orpheline de 18 ans qui vit depuis sa tendre enfance sous la protection des sœurs de Parijiana, dans le temple de Samyia.

Après une enfance marquée par la maladie, elle aborde l’âge adulte avec un retard certain, en particulier dans le maniement des armes et la pratique des cinq vertus cardinales, l’obéissance, le service, la fraternité, l’humilité et la tolérance.

Pour dire le vrai, c’est surtout la première qui lui pose souci, malgré la surveillance sévère de la grande prêtresse Mita, la bienveillance de la guérisseuse Baka et l’amitié unique de Jaya.

Et si l’obéissance est si primordiale, c’est parce que les filles du monastère sont préservées de tout regard masculin en attendant la Réclamation.

Par cette cérémonie, les donateurs du monastère ont le droit de réclamer une ou plusieurs filles qui deviendront servante, courtisane et épouse.

Cette coutume ancestrale, ni Kalinda ni Jaya n’en veulent, elles qui n’aspirent qu’à rester à l’abri au cœur du monastère. Mais c’est compter sans l’intervention de la venimeuse Natessa, sans l’œil expert du Rajah Tarek, ni les coups du sort.

Mais toute chose ne survient-elle pas pour une bonne raison ?

Et le choix de Tarek de distinguer entre toutes celle sur laquelle personne n’aurait parié est-il juste un caprice personnel ou un dessein des dieux principaux ?

Pourtant, quoi qu’elle en pense et les autres avec elles, c’est bien un destin incroyable qui attend la transparente et méprisée Kalinda. Celui de centième reine, d’ultime Rani. Un statut aussi rare que convoité. Un statut qu’on « offre » de force à cette jeune fille qui ne demande rien. Une position qui lui vaudra d’être vénérée et haïe, respectée et menacée.

Car pour mériter sa place, une fois qu’elle aura rejoint sa nouvelle vie, le Viraji, reine promise et couverte de cadeaux par un invisible promis, devra faire face au tournoi de rang. Chaque épouse, chaque courtisane pourra alors la défier et récupérer sa place, au prix de sa vie.

Tâche en apparence impossible à accomplir pour cette guerrière médiocre. Pourtant, Tarek en fait sa championne, celle qui lui rappelle Yasmine, sa première épouse, celle qu’il compte vénérer comme nulle autre.

Quel poids écrasant sur les épaules de celle qui ne demandait rien à part rester à dessiner sans s’approcher des hommes, de leur folie et de leur convoitise.

Mais la vertu principale reste l’obéissance et l’accord de Kalinda n’a aucune importance.

Commence alors un voyage à plusieurs niveaux.

Il mène Kali du monastère au palais de turquoise, dans la capitale du Rajah.

Il la fait passer de l’ignorance de l’enfance à un éveil vers l’âge adulte, notamment un éveil des sens et des sentiments.

Il la fait passer d’une croyance simple et sans questions à une série d’interrogations qui englobent tout autant ce qu’elle a toujours cru aveuglément que des questions existentielles sur celle qu’elle est. Et le Zhaleh, ce livre presque mythique et caché au plus grand nombre devient une sorte de Graal, seul capable d’éclairer les zones d’ombre qui entourent les insaisissables Bhutas.

Mais ce roman, au-delà des intrigues de cours, des amitiés inattendues et des trahisons imprévues, par-delà les découvertes incongrues et les visions presque surnaturelles, est aussi un roman sur des questions existentielles.

Kali devra choisir entre ce qu’elle est, ce qu’elle veut être, ce qu’elle doit être, ce qu’elle peut faire, et la moins mauvaise façon de concilier tous ces choix.

Cette histoire est aussi celle d’une initiation, du passage d’une certaine forme d’insouciance, dans une existence formatée mais totalement préservée, à l’âge adulte.

Les libertés y semblent plus grandes. Nombre de jeunes filles, comme Natessa, meurent d’envie d’atteindre cette étape.

Mais c’est aussi le temps de la responsabilité. Entre les rêves d’une vie d’adulte et la réalité des responsabilités et des compromis qui en découlent, certaines, et non des moindres, déchantent amèrement.

Au milieu de ce jeu de dupes, j’ai particulièrement aimé le personnage de Kalinda, bien sûr. Alors que rien ne semble la favoriser, elle apprend à faire au mieux avec ses faibles moyens.

Certes, le sort ou les dieux, question de point de vue, lui donnent souvent un petit coup de pouce (quoique, parfois, le remède est presque pire que le mal). Mais ce sont surtout ses qualités et son instinct qui lui permettent de louvoyer dans un jeu de dupes où les coups sont mortels et les sourires aussi faux que les joyaux sont vrais.

Je me suis également attachée à Jaya, dont le personnage reste longuement en filigrane dans le récit, mais dont la place est si importante.

Et que dire du capitaine Naïk ! Il est indéniablement l’un des nœuds du récit, par ses choix, ses certitudes et ses prises de position, par la puissance de son engagement et les doutes dans lesquels il se débat.

Mais parmi les personnages secondaires, le frère Shaan et Brac m’ont procurée des éclaircissements précieux et des révélations qui ne le sont pas moins.

Vous savez que, volontairement, je ne vous raconterai pas par le menu tous les rebondissements de cette histoire pour vous laisser la primeur de la découverte.

Je peux juste vous recommander de foncer les yeux fermés sur ce livre pour un roman fantastique, héroïque, épique, mais surtout pour une lecture dépaysante, qui vous surprendra plus d’une fois.

 

 

 

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