Titre Juste un été
Denbora tome 1
Auteur Rose J Kalaka
Date de sortie 21 juin 2020
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Rose J Kalaka est une auteure dont le nom revient très souvent au sommaire de Melimelo de Gwen. Et ce n’est pas un hasard!
Si l’on excepte des incursions réussies dans le domaine du fantastique (Lauburu, notre première rencontre livresque https://melimelodegwen.fr/lauburu-tome-1-la-croix-du-destin-de-rose-j-kalaka/ ou The Clumsy Angel https://melimelodegwen.fr/the-clumsy-angel-de-rose-kalaka/), j’aime les histoires de Rose parce qu’elles relatent l’histoire de personnages du quotidien avec le petit truc en plus qui les rend si particuliers.
Ne cherchez pas dans ses livres de multimilliardaires excentriques ou de personnages improbables, mais concentrez-vous plutôt sur des histoires touchantes et bien travaillées.
Celle-ci ne fait pas exception.
Anaé Ahizpak, petite trentaine, est de retour au Pays Basque, entre Anglet et Bayonne, après une rupture des plus douloureuses qui a laissé des traces.
Tout est à reconstruire pour elle. Une carrière, une confiance en elle lourdement battue en brèche, une relation chancelante avec ses parents, relâchée avec Clarence, sa cadette de dix ans, bref une vie.
L’amour? Elle n’en veut plus dans sa vie. Elle en a essuyé les plâtres. Et du moment qu’elle retrouve l’affection de sa soeur et celle d’Elorri, sa meilleure amie et celle de ses deux petits garçons, ce sera plus que suffisant.
Et puis Clarence a cette inséparable bande de copains qu’elle a vus grandir et qui, dès le départ, l’accueillent à bras ouvert.
Que demander de plus? Un bon spot de surf, un bel inconnu à regarder en douce? Bref, l’été s’annonce bien.
Mais pourquoi se contenter du « bien » quand on peut carrément avoir le « mieux »?
En effet, dans cet été de toutes les surprises, la vie offre à Anaé une autre chance. Une chance d’admettre qu’elle n’a peut-être pas mis la barre assez haut dans ses ambitions de nouvelle vie.
Contrairement à ce qu’on a pu lui faire croire, sa compagnie compte. Elle a manqué à tant de monde! Mais là où elle craint le jugement et les reproches, tous se battent pour lui faire comprendre qu’elle est juste importante, et que le temps passé n’efface pas tous les liens.
La reconstruction de sa relation, avec sa soeur, avec ses parents, ses « retrouvailles » avec sa meilleure amie, tout contribue à faire de ce roman un moment apaisant et réconfortant.
Et du réconfort, ce n’est pas du luxe quand on comprend, au fur et à mesure que les barrières s’abaissent, ce qu’Anaé a vécu pour en arriver là.
Et puis il y a LUI. Lui qu’elle n’attendait pas, dont elle ne veut pas. Lui dont elle redoute l’attachement autant que le départ. Lui que sa raison veut absolument tenir à distance, mais que son coeur accroche tant.
Lui à qui elle offre juste un été.
Un été pour s’amuser. Un été pour se reconstruire. Un été pour reprendre confiance en elle et repartir vers de nouveaux objectifs. Que demander de mieux?
Sauf quand le « mieux » est l’ennemi du bien.
Sauf quand cette stratégie est surtout une fuite en avant pour ne pas souffrir, mais qu’elle ne tient pas la comparaison avec les perspectives qui s’ouvrent. Sauf quand d’autres options s’offrent à Anaé, mais qu’elles exigent le courage d’y croire encore, la folie de se faire confiance et de faire confiance à l’autre.
La plume pleine d’empathie de l’auteure a rendu sensible, tout au long de ce roman, les doutes d’Anaé.
Ils pourraient être agaçants. On pourrait être tentés de lui dire « ok tu as souffert, mais regarde ce qui s’offre à toi ».
Mais c’est une réaction difficile à intégrer pour Anaé. Et j’ai particulièrement été sensible à la façon dont l’auteure prend la défense de sa fragilité. Au fur et à mesure de mon avancée, j’ai été heureuse de la savoir entourée de sa soeur, cadette d’âge, mais parfois aînée de coeur, d’Elorri et son regard plein d’expérience.
Plusieurs thèmes importants accompagnent l’histoire principale. Mais les mettre à jour reviendrait à en dire trop et à gâcher la découverte de cette lecture, et ce serait dommage!
J’ai pourtant aimé que Rose y attache les doutes de ses personnages, et j’ai aimé la façon dont elle les a résolus.
De façon plus générale, j’ai apprécié que, ce qui semble si insurmontable à Anaé paraisse finalement si dérisoire aux yeux de ceux qui comptent pour elle.
Ce roman est donc parfait pour une lecture d’été. Il se lit d’une traite, a la saveur de l’été, les couleurs du pays Basque (de quoi donner des envies d’y passer ses vacances) et par-dessus tout, il porte l’espoir de tous les amours de vacances. Un merveilleux moment pour bâtir des souvenirs heureux ou une porte ouverte sur bien plus.