Stepbrother or lovers? de Vanessa Degardin

Titre Stepbrother or lovers

Auteur Vanessa Degardin

Editeur Butterfly Editions

Date de sortie 8 février 2023

Un titre à commander ici Stepbrother or lovers?

Les romances Stepbrother font partie de mes pêchés mignons. J’en ai déjà lu un bon nombre. Mais c’était la première fois que je suivais Vanessa Degardin dans cet exercice.

Un spoil avant de démarrer. Elle a largement relevé le défi de cette catégorie de romance en nous offrant une histoire intense et riche qui, bien sûr, tourne autour du thème central mais aborde aussi différents autres sujets bien maîtrisés et propose une lecture prenante, pleine de sentiments et d’émotions variées.

Gemma Lery a tout pour être heureuse. Pure New-yorkaise, étudiante en art pour devenir restauratrice d’art, elle vit avec son père Clayton, chef réputé de la Grande Pomme.

Cette situation bascule en une soirée et nous retrouvons le père et sa fille, un an plus tard, au nord du Colorado, dans la ville de Lake Creek, 220 000 âmes au compteur. Pour Gemma, le choc est rude et pas seulement parce qu’elle a dû laisser sa meilleure amie Andy derrière elle.

La ville lui semble étriquée, le diner que son père a acheté sort d’une autre époque et qu’attendre d’une communauté traditionnaliste et d’une université où le base-ball tient lieu de religion?

Les joueurs de l’équipe des Tigers en sont les demi-dieux et ne se privent pas pour en profiter, à commencer par leur capitaine, Cruz Ortegal, le fils du maire Filip. Aussi sexy qu’arrogant et tête à claques, il ne donne pas à Gemma la meilleure image de l’équipe, ni de la ville d’ailleurs. Heureusement que son équipier et meilleur ami Marvin montre que tout les joueurs ne sont pas des machos imbus d’eux-mêmes et que Gemma a rencontré Lenny, étudiant en illustration d’art.

Grâce à cette nouvelle amitié, Gemma appréhende plus facilement sa nouvelle vie, oublie un peu les raisons pour lesquelles elle a dû quitter ses habitudes et toutes les inquiétudes qui l’ont suivie dans ce coin de l’Amérique profonde où les préjugés sont nombreux.

Heureusement, les nouvelles amitiés qu’elle noue la rendent plus sûre d’elle, sans compter les rencontres qu’elle peut faire en aidant son père au diner.

Le tableau serait -presque- parfait si le maire ne demandait comme un service à Clayton d’engager son fils pour lui remettre un peu les pieds sur terre.

Voilà Gemma obligée de composer avec Cruz qui fait naître chez elle des réactions aussi violentes que contradictoires!

Avoir tout à la fois envie d’étrangler et d’embrasser le plus insupportable des beaux gosses, vous voyez le dilemme?

Gemma le ressent, elle, de plein fouet. Surtout que les fossés qui la séparent de Cruz sont difficiles à combler.

Le garçon est tout le temps en colère sans qu’elle comprenne pourquoi. Il a une réputation de tombeur en série et jamais ô grand jamais Gemma ne veut qu’on puisse l’imaginer comme étant l’un des ornements de son tableau de chasse.

Et puis il y a aussi les secret que Gemma ne dit pas à Cruz et qui menacent d’empoisonner la relation naissante entre les jeunes gens.

Sans compter ce sentiment diffus mais particulièrement inconfortable d’un danger qui plane, rôde et attend son heure.

Inutile d’en dire davantage au sujet de l’histoire au risque d’en dire trop. Par contre, je peux sans problème vous raconter pourquoi ce roman est un coup de cœur.

Dans un premier temps, j’aime beaucoup l’écriture de Vanessa, aussi pétillante dans ses livres que dans la vraie vie. Les réparties entre ses personnages sont piquantes et bien senties. Les situations s’enchaînent sans temps mort. La lecture passe très vite sans qu’on ait le temps de s’ennuyer.

Ensuite, j’aime le décor de son histoire. une université américaine me direz-vous, c’est du déjà vu. Certes. Mais que ce soit le base ball ou le département de restauration d’art, Vanessa montre qu’on peut toujours aller vers une originalité que j’ai aimé.

De la même façon, elle intègre son histoire dans un cadre géographique et climatique que j’ai trouvé très bien mené et qui m’a mise en immersion.

J’ai été séduite par les personnages qui composent son histoire. J’ai notamment été sensible à leurs failles et à leur évolution.

Gemma est une jeune femme pétillante. Elle a vécu des éléments dont on peine à se remettre, qui la hantent encore souvent et pourtant elle est toujours debout et avance sans se voiler la face ni renier ce en quoi elle croit.

Sa relation avec son père faite d’une tonne d’affection et d’un respect mutuel pour l’adulte qui est en face est touchante et bien menée.

Elle contraste en plus singulièrement avec celle de Cruz et Filip et montre le talent de l’auteure aussi à l’aise pour dépeindre l’harmonie et l’affection que la défiance et les liens distendus, ceux où l’on ne sait plus se dire « je t’aime » où l’on ne trouve pas la bonne distance ni les mots pour l’abolir.

Le personnage de Filip m’a touchée. Cet homme cherche à préserver tout le monde, sa communauté, son fils, ses idéaux. Il  a tendance à s’oublier, à se faire passer après tous les autres. J’ai d’autant plus été sensible au moment où il va s’accorder le droit de vivre quitte à assumer des aspects de sa vie plus difficiles.

Si j’ai eu un gros crush pour Lenny, son décalage dans le petit monde où il évolue et la façon dont il chaperonne Gemma, c’est sans conteste pour Cruz que j’ai eu le plus gros coup de cœur. Dès les premières pages, je me suis demandée ce que cachait cette façade du « connard à belle gueule » que l’auteure lui avait attribuée.

J’ai été séduite par la façon dont il se découvre peu à peu, couche par couche. À chaque fois qu’il lève un pan de ses secrets, de ses souffrances, l’homme en devenir se dessine. Il est certes très sexy mais il est surtout touchant, surprenant aussi dans sa façon de protéger, de prendre à bras le corps les problèmes.

Son évolution m’a beaucoup plu parce qu’on a l’impression d’accompagner son passage à l’âge adulte, celui des responsabilités et des prises de conscience, celui où les parents cessent d’être des héros tout puissants ou les pires personnes qui ne comprennent rien à rien pour devenir d’autres adultes avec leurs forces et leurs failles, des êtres imparfaits qui font de leur mieux.

En ce sens, ce roman est un très beau récit du passage à l’âge adulte. Celui où l’on peut s’asseoir autour d’une table et parler, entre égaux, pour trouver des solutions.

Ce roman a également été une belle surprise par le suspens que je n’attendais pas forcément au démarrage et que Vanessa Degardin a très bien su mener jusqu’à la fin du récit en semant tout au long des pages des petits indices qui se regroupent finalement.

Enfin, le dernier point fort de ce roman réside dans l’esprit de tolérance qui y règne. C’est sans doute le plus beau message d’amour de cette histoire. Aimer l’autre avec ses failles, aimer chacun sans a priori, sans préjugé parce que, même si celui dont on tombe amoureux n’a rien à voir avec celui qu’on avait imaginé, même s’il ne correspond pas au gout des autres, qu’importe! Ce qui compte, avant tout, malgré tout, qui l’emporte sur tout, c’est l’amour, encore et toujours l’amour.

Et dans ce domaine, Vanessa Degardin a réussi un roman d’amour que j’ai adoré aimer!

 

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