Titre Sorciers l’intégrale
Auteur Lionel Cruzille
Editeur Numeriklivre
Date de sortie 7 Août 2017
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Sorciers est le recueil de différentes nouvelles regroupées en un seul ouvrage.
Ces récits sont tantôt liés les uns aux autres, tantôt ancrés dans un événement historique, ou prennent une dimension plus métaphorique et intemporelle.
On trouve, dans les premières, la notion de transmission d’un don, qui peut s’avérer une malédiction si on ne sait pas en protéger le porteur, ni l’encadrer.
Ainsi, depuis que Robert, jeune métis Indien, perçoit des esprits et une forme de préscience, il se sent responsable des drames qui touchent sa famille, et subit le rejet de ceux qui le prennent pour un fou ou le craignent.
Lorsque la réalité apparaît au grand jour, son destin de sorcier lui donne l’assurance que son existence compte, qu’elle a un sens. Il vit dans son temps (le passage au XX° siècle et à ses guerres meurtrières), croise le pire de l’espèce humaine, sur un champ de bataille ou dans ses injustices, mais reste fidèle à sa mission et transmet même son enseignement.
Dans la deuxième grande nouvelle, Wakiza, on est face à une continuité dans le don et sa transmission et la capacité du sorcier à vivre et endurer de multiples dangers, jusqu’au sacrifice absolu, pour protéger les âmes innocentes des esprits noirs qui menacent inlassablement.
La nouvelle suivante est, sans doute, ma préférée du recueil. Elle est ancrée dans une réalité historique: l’attentat de décembre 1976 sur Bob Marley à Kingston ( celle qui a inspiré Ambush in the night) et l’impact éventuel de la magie blanche ou noire sur cet événement. Mais son côté presque pédagogue m’a également séduite. On y présente le mouvement rastafari dans sa globalité et pas sous certains stéréotypes réducteurs, descendant des esclaves arrachés à l’Afrique et on y croise un Tuff gong ( le surnom de Bob Marley) vecteur et catalyseur des bons esprits face aux Duppy. Le chanteur apparaît comme un protecteur de son peuple au sens matériel, mais aussi au sens spirituel par sa capacité à étendre son aura bienfaisante sur les autres.
La Roue est une nouvelle plus métaphorique, qui dépeint, jusqu’aux confins de l’Asie, la lutte des sorciers pour maintenir l’équilibre, dans le monde, mais surtout en eux. L’immense pouvoir dont ils disposent doit être utilisé avec réflexion et modération. En effet, loin de leur apporter gloire et puissance durable, l’abus de ces pouvoirs les noieraient sous le mécontentement, la frustration et l’aigreur. Mais cette nouvelle apporte aussi un espoir propre aux religions de la réincarnation: dans le monde, l’âme d’un sorcier finit toujours par renaître pour maintenir les équilibres et veiller sur les âmes.
Le recueil s’achève sur un étrange Sortilège, une discussion intérieure entre l’auteur (mais est-ce bien lui d’ailleurs?) et celui qui le lit. Un lien unique se crée, une sorte de télépathie par delà l’espace et le temps.
Je ne connaissais pas les écrits de Lionel Cruzille et je dois reconnaître qu’il a su m’entraîner dans son sillage, malgré le changement de ton, d’ambiance et d’intention de ses différentes nouvelles.
Cette lecture m’a plongée dans des réflexions, des observations, intenses et inusitées. Régulièrement même, après en avoir fermé une page, j’ai continué à mûrir les pensées que l’auteur avait fait naître, la marque d’un livre qui marque.
Un grand merci pour la confiance manifestée par ce service Presse