Serial Player de Marion Laurent

Titre Serial Player

Auteur Marion Laurent

Editeur Editions Addictives

Date de sortie 10 Avril 2021

Un titre à commander ici Serial Player

Ah!!! Le mois de mai.

Cannes, la Croisette, son festival international du film.

Je me souviens d’un weekend entre copines à courir les autographes et à guetter les stars. Je me souviens de mon regard plein d’envie pour ceux qui avaient le droit de pénétrer dans le Saint des Saints, le palais des Festivals. Et je me disais que, même par la petite porte, même pour y exercer l’emploi le plus insignifiant ….

Il faut croire que Marion Laurent a le don de lire dans mes souvenirs parce que c’est exactement ce qu’elle nous offre dans ce Serial Player, ma première rencontre avec sa plume, aux Editions Addictives.

Parmi les rêves de Camille Leboeuf, son héroïne, il y a celui de voir de près le Festival de Cannes. Pas comme une festivalière ou une star invitée. Les coulisses, ça lui va très bien du moment qu’elle peut toucher son rêve du doigt.

Cette année pourrait bien être la bonne puisque la voici embauchée par la société du Festival, comme assistante de Penny Roberts, un patronne comme … on n’aimerait guère en avoir.

Dure, jamais avare d’une critique, c’est aussi une femme dont les humeurs varient en fonction des résultats de Manchester.

Bon en soi, je ne lui jetterais pas la pierre -enfin tout dépend de quel Manchester on parle- moi qui suis capable de rater une soirée ou de perdre tout sens commun pour un match de mon équipe favorite. Mais passons, ce n’est pas de moi qu’il s’agit.

Camille doit donc, sous les ordres du dragon Penny, préparer L’Événement mondain et cinématographique de l’année.

Plus facile à dire qu’à faire. Il faut avoir les nerfs solides pour résister à cette patronne détestable. Heureusement que Camille peut compter sur l’amitié à distance de sa meilleure amie Capucine, mais aussi sur celle de ses nouveaux collègues de travail, Lorenzo et Monica en tête pour se changer les idées et garder la tête haute.

Si Camille n’est pas très potin et presse people, elle ne cache pas un petit faible pour certains acteurs, à commencer par Félix Young, une star montante, dont le talent d’acteur n’a d’égal que la liste des conquêtes qu’on lui prête.

Autant dire que lorsque ledit Félix est nommé président du jury du festival à venir, le palpitant de la belle s’affole.

D’autant que leurs routes vont se croiser souvent. Trop souvent pour son équilibre et le contrôle de sa libido, à plus forte raison quand le bel acteur semble la prendre pour proie.

Habitude? Goût du défi de celle qui ne semble pas décidée à céder à ses charmes?

Ce roman offre une jolie tension sensuelle prise entre une attraction irrépressible et toutes les bonnes raisons pour lesquelles rien n’est possible.

Rien? Vraiment?

Et si ce Festival était l’occasion de se créer des souvenirs façon colonie de vacances ou mieux, amourette de vacances?

Si, au milieu des paillettes et de l’illusion venait au contraire l’occasion de se dévoiler intimement?

Je me suis laissée embarquer avec plaisir dans ce roman frais et qui se consomme sans modération, avec un gros sourire et une belle dose de glamour.

J’ai aimé les personnages, notamment Félix -non, pas juste parce qu’il est terriblement sexy, de face comme de dos!

J’ai aimé, disais-je, le découvrir loin de l’image superficielle qu’il véhiculait dans les premiers chapitres. Il m’a fait fondre par petites touches d’attention et de sincérité. Et si j’ai souri de certains aspects bling bling, j’ai été bien plus sensible -et je crois ne pas être la seule- aux moments où il se découvre et rappelle que les préjugés sont l’ennemi du bonheur, peu importent quels en sont les protagonistes.

Ensuite, j’ai été attendrie par Camille. Au plus gros des sales heures de Penny, j’ai eu envie de la réconforter et de faire avaler à l’irascible une écharpe de Manchester City! Et toc! J’ai admiré sa force de caractère pour tenir tête aux obstacles et pour rester droite dans ses résolutions, si compliquées soient-elles à tenir.

Pour autant, j’ai aimé la voir glisser peu à peu à l’insu de sa volonté face à l’inéluctable.

Une mention spéciale pour la team festival qui réunit une jolie galerie de personnages, de la peste qu’on a envie de moucher pour rafraîchir sa langue bien pendue à la copine complice et aux amitiés fortes, quoi que parfois fugaces, qui naissent lors des événements intenses.

Mais ce qui fait surtout le charme de ce roman, c’est le festival en lui-même. Si j’en crois les remerciements de l’autrice, elle connaît bien ce dont elle parle et nous y entraîne sur ses pas.

J’ai adoré plonger au cœur de la Croisette comme on regarde par le petit bout de la lorgnette, d’autant que le dosage est parfait. Si on découvre un peu le travail des petites mains (en gants s’il vous plaît) dans les coulisses du festival, rassurez-vous, rien de trop long ou de trop pesant. La priorité, c’est la romance entre Félix et Camille.

Elle m’a tenue en haleine parce qu’elle monte crescendo. La tension sensuelle augmente graduellement pour atteindre des sommets. Elle est parfaitement maîtrisée, très bien décrite. Elle s’accompagne aussi de piques et de coups d’humour, de joutes et d’élans de tendresse qui surprennent en premier les principaux intéressés.

Elle n’envisage pas un instant qu’un homme comme lui puisse s’intéresser à elle autrement que comme un nom de plus sur son tableau de chasse, vite consommé, vite oublié.

Il n’imagine pas pouvoir tomber amoureux de quelqu’un. Il est trop attaché à son indépendance, à sa carrière et il a des raisons de ne pas vouloir s’attacher.

Aucun des deux n’était prêt à une love story. Mais vous connaissez le monde de la romance.

Alors baissez la lumière, prenez du popcorn ou vos bonbons préférés, installez-vous bien dans votre fauteuil.

Moi je me tais, et je m’éloigne sur la pointe des pieds, parce que le générique commence, celui d’un joli conte de fées, d’une comédie rafraîchissante, bref d’un moment que nos critiques ne peuvent que vous recommander!

Articles en lien

Welcome to the Phare Ouest de Karyn Adler

The Contest d’Isabelle Fourié

Gueule d’ange de Laurence Chevallier