Titre Over limits 1/2 Back from hell
Auteur Laura Black
Éditeur Éditions Addictives
Date de sorte 7 septembre 2022
Un titre à commander ici over limits 1/2
Les fortes chaleurs de l’été nous quittent et vous ressentez les premiers assauts du froid? Laura Black et les Editions Addictives nous offrent un excellent moyen de réchauffer cette rentrée avec le bouillant, complexe, touchant et hautement inflammable Over Limits.
Je suis entrée dans ce roman pare que je suis fan de l’écriture de Laura Black et que le résumé était alléchant. Une histoire forte et sulfureuse? J’achète! Ma lecture m’a emmenée au-delà de ce que j’en attendais -et c’était déjà beaucoup.
Le Sergent Grace Mabron, ancien maître chien dans l’armée américaine, rentre chez elle, à Falcon Creek, six ans après son départ.
Dans ce laps de temps, elle a perdu beaucoup, son meilleur ami, Emmett Calloway, fils, comme elle, de la ville où sa famille donne depuis des générations des fils glorieux à la nation. Elle a aussi perdu une partie d’elle-même, physiquement et moralement.
Affligée d’un syndrome Post-Traumatique particulièrement violent, elle pense se terrer dans le manoir familial, aussi délabré qu’elle-même, pour ne garder que deux compagnons, une bouteille et ses fantômes.
Le destin semble avoir d’autres projets pour elle.
D’abord parce que le manoir, censément abandonné, ne l’est pas tant que ça. Non non, il n’est pas hanté, du moins pas autrement que par le souvenir des parents particuliers de Grace. Ce sont plutôt deux jeunes demoiselles qui occupent comme elles le peuvent cette maison largement inadaptée pour une ado et un nourrisson.
Pourtant, c’est là que Cassidy tente tant bien que mal de prendre soin d’Emmy, sa petite sœur en attendant l’hypothétique retour de leur mère Beverly. La cadette de Grace n’est pas la mère de l’année, c’est le moins qu’on puisse dire. Elle est immature, égoïste, irresponsable. Aussi, comme ce fut le cas quelques années auparavant, Grace, dont le sens du devoir n’a d’égal que sa pugnacité et son refus de baisser les bras, se retrouve, une nouvelle fois, à palier les carences des autres, tout en priant pour ne pas trop s’attacher aux deux filles, consciente que le retour de Beverly reste une épée de Damoclès au-dessus de sa fragile reconstruction.
Elle n’est pas la seule.
Revenir dans une aussi petite ville a l’avantage de rentrer dans une sorte de tribu. Les solidarités y sont nombreuses, comme le montrent M. Hartnett, le pharmacien, Mona, la serveuse du dinner ou Finn Baker, l’entrepreneur local. Mais le pendant négatif n’est pas moins puissant. Tout le monde est à l’affût du moindre ragot, comme Eugénie Lawson la logeuse ou Louise Paulson la gérante du supermarché qui n’a pas son pareil pour fureter partout. Si l’affection se bâtit sur le long terme, les inimitiés connaissent les mêmes strates. En ce qui concerne Grace, celle-ci s’incarne dans les traits de Theodora Calloway, la mère d’Emmett. Et de Jay, par la même occasion.
Car j’ai oublié de vous présenter trois des personnages à ne pas rater à Falcon Creek. L’une n’y vit plus vraiment, mais elle est l’une des âmes de ce roman. Desdémone (si si je vous jure!) Mc Carthy. Didi est l’amie dont tout le monde rêve et pas seulement parce qu’elle est capable de réciter tout Harry Potter sans une hésitation. Elle est fantasque, peut paraître par moments un brin perchée. Pourtant, c’est aussi l’amie la plus loyale qu’on puisse souhaiter, celle qui est toujours là dans les coups durs, celle qui écoute sans juger, celle auprès de qui on peut poser l’armure. Bref, c’est Didi et sa présence dans le roman y apporte à la fois une touche de légèreté et une empathie bienvenue.
Ensuite, il y a Hunter. À la différence des autres, ce n’est pas un natif ni un originaire de Falcon Creek. Il y est arrivé depuis quelques années pour fuir ses propres fantômes. En plus d’être le chef des pompiers, il recueille aussi chez lui une cohorte d’animaux abîmés par la vie. Son arche de Noé ne manque pas de rappeler ses anciens compagnons d’armes, revenus de leurs blessures mais incapables de les panser seuls. Dans ce registre, il est l’allié parfait de Grace. Il comprend ce dont elle souffre pour l’avoir lui-même expérimenté. Fort de son expérience, il peut la soutenir.
Mais ce qu’elle lui inspire dépasse de loin la simple camaraderie militaire. Face à ce personnage sombre et autoritaire, Grace se sent à la fois comprise, rassurée, prise en main et incroyablement tentée.
C’est là le dilemme de ce roman. Car face à Hunter le ténébreux se dresse le lumineux Jay. Lui, c’est le mec dont toutes les filles pourraient rêver. Beau parti, beau garçon, sherif de la ville, il est incroyablement solaire et empathique. S’il n’a pas suivi la voie militaire, royale dans sa famille, il est un maillon indispensable dans la vie de Falcon Creek et la somme de ses qualités -sans compter ses qualités physiques et son sex appeal- en font bientôt aussi l’indispensable dans la vie de Grace.
Presque malgré elle, elle qui s’était jurée de renoncer aux hommes. Presque malgré elle, elle qui ne sait plus qui, de l’ombre ou de la lumière, du pompier ou du sherif, fait vibrer son corps et plus grave encore, battre son cœur.
Ce roman pourrait être une romance torride, qui monte crescendo pour enflammer les lectrices dans un slow burn aussi lent qu’insidueux, ce serait déjà une bonne raison de le recommander. Je ne suis très habituée au thème du polyamour, mais le talent de Laura Black m’a rendue presque incapable de choisir entre ces deux personnages. Le roman, à trois voix, ne nous épargne ni les doutes, ni les faiblesses des uns et des autres, pas plus que les élans irrépressibles qui les poussent l’un vers l’autre ou les éloignent, comme des aimants aux attractions contraires.
Mais il est bien plus également et c’est en louvoyant entre thèmes lourds, sensualité et les sourires made in Didi que Laura Black signe un roman impossible à reposer.
Évidemment, vous n’attendez pas de spoils de ma part. Pourtant, ça me brûle la langue de vous en dire plus. Sachez juste -et je vous laisserai vous débrouiller avec ça!- que ce roman parle de la lutte constante de l’élan de vie sur la course de la mort. Il parle d’acceptation et de reconstruction. Il donne de l’espoir quand tout est sombre, mais rappelle aussi de profiter de chaque moment de bonheur, car on ne sait pas quand la vie peut frapper.
Il prouve que de l’aide sera toujours apportée à ceux qui en demandent -oui je cite Harry Potter, j’ai le droit, quand même, par la barbe de Merlin! mais que parfois, la trahison vient de ceux qui devraient être nos premiers soutiens.
Il rappelle que la famille n’est pas qu’une question de gènes, mais des gens qu’on choisit d’aimer, de protéger et de soutenir, que l’instinct maternel ne se commande pas, qu’il ne suffit pas d’avoir porté un enfant pour en être la mère, de la même manière qu’on peut défendre ses petits comme une louve, quel qu’en soit le prix, même s’ils ne sortent pas de notre corps.
Il montre des amitiés improbables, une chèvre et une poule, un chat et un chien qui en devient acrobate, rappelle que si certains paniquent dès la vue d’un truc à poils, d’autres trouvent leur équilibre auprès des animaux.
Enfin, il clame que si l’amour n’est pas unique, uniforme, guidé par les codes de la morale et régi par la bien pensance, il est à la fois désir et convoitise, mais tout autant concession et sacrifice.
Il donne surtout une furieuse envie de connaître la suite. Et vous savez quoi? Ça tombe bien. Elle arrive dans quelques jours. La précommande est déjà disponible ici https://amzn.to/3qMHkqn