Liz tome 4 danser avec les requins

Titre Liz

Tome 4 Danser avec les requins

Auteur G.H.David

Éditeur Éditions Elixyria

Date de sortie 12 février 2020

Un titre à commander ici Liz t4 danser avec les requins

 Je suis ton phénix… et tu es le mien.

Parce qu’une telle saga méritait son apothéose, …

Parce que les phénix devaient prendre leur envol, …

Parce que chaque personnage qui a bercé, blessé, balafré et mis du baume sur mon coeur méritait son destin, …

Parce que G.H.David est une incroyable auteure qui a encore causé nombre de nuits blanches, ….

parce que tout ça et même plus, voici mon avis sur Danser avec les requins, le tome 4 de la saga Liz, le dernier entièrement consacré à June-Moon-Mona LIsa-La Joconde-Elie, bref à Mademoiselle Ribes

Ce tome est celui des révélations, du solde de tout compte et des nouveaux départs, aussi, si vous n’avez pas du tout lu la saga, attention aux spoils!

Au terme des trois premiers volets, haletants et poignants de toute la force de leur intensité, il est temps de faire un point avant le grand final.

Cet ultime partie de l’histoire d’Elizabeth porte son lot de révélations et de dénouement pour la partie polar de l’enquête.

Si Liz est obligée de reprendre du service, elle retrouve ses marques avec une facilité déconcertante. Mais dans le même temps, elle sent toute la distance entre cette vie qu’elle a menée, qui l’a menée très loin dans des terrains sombres.

Elle en a encore les stigmates, les réflexes. Elle endosse en une fraction de secondes et une tenue le costume de La Joconde. Elle semble avoir ça dans le sang depuis toujours, comme un réflexe inné ou un conditionnement très précoce.

Elle mesure aussi la distance qu’elle a parcouru depuis le jour où elle a quitté l’organisation de Sylvain et la nouvelle vie qui se dessine l’éloigne résolument de ce passé.

Mais pas sans régler les derniers comptes.

Avec ceux qui ont menacé la vie de Maud et de Mike pour commencer. Elle mène sa vendetta, épaulée, dans l’ombre ou la lumière par ceux qui ont pour but ultime d’assurer sa sécurité et son bien-être.

Avec ceux qui ont voulu disposer de sa vie et se tapissent dans l’ombre. Pour parvenir à ce but, elle doit passer des alliances nouvelles, accepter de s’inscrire dans une autre famille, de sang cette fois, où les opposés se côtoient en la personne de Sandro Ricci et d’Andrea Volfoni, les autres hommes du clan de Max. Elle doit aussi se confronter à son passé, ouvrir les yeux sur une évidence qu’elle a longtemps ignorée ou niée inconsciemment.

Avec ceux qui, aujourd’hui encore, pourraient la menacer, elle, pour en atteindre un autre. Comme un baroud d’honneur, elle doit épauler Sylvain, pour lui donner le temps de revenir, mais aussi pour s’assurer un avenir plus serein.

Seulement, il y a un prix à payer. Retomber dans ses vieilles habitudes qu’elle retrouve sans broncher, jusqu’à sa marque de fabrique. Pire, y entraîner ceux qui l’aiment. Si Sylvain est parfaitement rôdé à cette vie, qu’en est-il de Max, déterminé à tout pour elle. Peut-elle, doit-elle accepter qu’il franchisse la ligne et bascule du côté de son père à celui de son grand-père?

Dans ce polar de qualité, avec de vrais coups d’accélérateur et des décharges d’adrénaline, l’intrigue est efficace, et tient le lecteur en haleine.

Seulement Liz n’est pas seulement un livre sur le grand banditisme et les organisations occultes.

C’est aussi et surtout l’histoire déchirante et dévorante d’une amoureuse.

Sur le plan sentimental, n’en déplaise aux fans de Sylvain que j’ai adoré détester et tout autant chéri dans ses moments vulnérables, Liz a reconnu en Max celui capable d’accueillir son cœur fragilisé de trop de chocs, de chérir ses faiblesses et de la soutenir, mais aussi celui apte à lui tenir tête quand la demoiselle la perd.

Ses sentiments pour lui sont une évidence depuis longtemps et dans ce volume, les tourtereaux prennent leurs marques.

Alternance de moments d’une intimité saisissante et de tension partagée, ce quatrième volet est semblable aux premiers pas de tous les grands amours, …. avec quelques légères nuances tout de même. Elles se nomment danger de mort, grand banditisme, espionnage, ex névrosés, dangereux ou morts (voire un cumul de tout ça). Elles se nomment aussi doute et méfiance, retranchement derrière une muraille pour ne pas mettre son cœur trop à nu.

Mais ce qu’il y a de plus beau dans cette relation, c’est la façon dont le binôme apprend à se compléter.

L’un est une arme, l’autre son bouclier.

En lisant cette formule, pour ce que je savais de chacun des protagonistes, j’étais convaincue de connaître la répartition des rôles, … il faut croire que trois tomes au contact de Liz ne m’ont pas servi de leçon et me laissent encore penser que la vérité se livre facilement, tss tss lourde erreur.

Et c’est l’un des tours de force dans la partie de ce volume consacrée  à la romance, la construction de cet équilibre et la découverte d’une nouvelle facette de Max comme de Liz. Elle devient plus douce, plus amoureuse au même rythme que ce qu’il gagne en épaisseur, en noirceur aussi, en détermination sûrement.

Depuis le départ, je le ressens comme un roc, comme un refuge. L’affirmation d’un tempérament prêt à tout pour protéger celle qu’il aime, d’un sang-froid que les hommes de la famille ne sauraient lui envier le fait entrer dans une autre dimension, et pour tout dire j’aime beaucoup cette nouvelle mue.

Mais, nous le savons tous maintenant, Liz n’est pas seulement cette romance intense et nerveuse, sensuelle et profondément sentimentale avec toute la puissance destructrice et réparatrice que les sentiments extrêmes peuvent engendrer.

Liz est enfin, et peut-être surtout un roman psychologiquement très fort. Il parle de survie, de reconstruction, du deuil et de la façon dont on avance, malgré tout, sans oublier tous les traumatismes de son passé mais en les intégrant. Certains le font en fuyant à l’autre bout de l’Europe une situation qu’ils n’ont pu éviter.

D’autres se sont noyés dans des lagons artificiels pour museler la douleur.

Tous, dans ce volume, comme une synthèse des volumes précédents, apprennent à aller de l’avant. En ce sens, le retour de Liz au manoir des Belles Roches, la façon dont Max y pénètre est un moment extrêmement fort de symboles et d’éléments concrets qui m’ont touchée.

Il ne s’agit pas d’oublier. Personne, dans cette histoire, ne souhaite gommer les souvenirs. Bons ou odieux, ils ont forgé la personnalité de tous les protagonistes et les priver d’une de leurs expériences reviendrait à les amputer d’une de leurs richesses ou de leurs fragilités, donc de leur présent. Mais j’aime la façon dont Liz parvient enfin à regarder derrière elle avec davantage de sérénité.

Sa relation avec Max l’y aide, incontestablement. L’apaisement de ses relations avec Sylvain aussi, bien sûr. Sa réconciliation avec le manoir et avec Ivan n’y sont pas pour rien non plus.

Mais il y a deux passages tout aussi forts et qui m’ont profondément touchée, ceux où Liz se confronte à la racine du mal, à son passé dysfonctionnel. Et dans ces moments-là aussi, G.H.David manie à la perfection la force des mots et des sensations, la délicatesse des sentiments, tout en balayant ses personnages et ses lecteurs dans un tsunami qui n’a pas laissé indemne mon canal lacrymal.

Liz, forte de ses expériences, de sa résilience, de sa capacité à dire « adieu » à des pans de sa vie, puissante de sa raison d’avancer, ressort plus grande, prête à suivre son chemin.

Avant, j’avais peur de vivre; depuis toi, j’ai peur de mourir.

En repensant aux premières pages de la saga, je n’aurais pas pensé lire cette phrase un jour. Je la garde comme un joyau précieux, celui d’une rédemption qui ne va pas cesser de résonner pendant très longtemps, tout autant que son alter ego, sur lequel je finirai cette chronique, parce que le reste ne nous appartient plus, …

Je t’aime tellement que j’en souffre, parfois; j’ai mal de t’aimer, à en crever. Mais c’est si bon cette douleur lancinante que j’en veux encore! Toujours plus et ça me rend fou, fou de toi.

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