Titre Liz
Tome 3 Défier les ténèbres
Auteur G.H.David
Éditeur Éditions Elixyria
Date de sortie 25 septembre 2019
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Prêts à retrouver Liz, entre Perpignan et Toulouse, entre la vengeance qu’elle est en passe d’accomplir et la reconstruction du champ de ruines auquel sa vie ressemble parfois?
Prêts à la voir se débattre pour assurer le bien-être de tous, au point d’oublier souvent le sien?
Prêts à vous rappeler que G.H.David n’est pas le genre d’auteur à vous laisser vous reposer sur vos lauriers, ou plutôt dans le confort d’une provisoire happy end?
Bref, prêts à en prendre pleine les yeux, plein l’esprit et surtout plein le cœur et le bide?
Alors venez avec moi Défier les ténèbres!
Et des ténèbres, il y en a beaucoup dans la vie de Liz.
Les uns tiennent à elle seule. Plus encore que dans les premiers volumes, la jeune femme intègre la nécessité absolue d’avancer dans son deuil. Le deuil d’une enfance désastreuse en tentant d’apaiser les relations avec sa mère.
Le deuil des relations toxiques dans lesquelles elle s’est fourvoyées.
Si l’une d’elles donne, sans conteste, et ce dès les premiers chapitres, des pages d’une puissance émotionnelle et d’un désespoir bouleversant, l’autre m’a donné des pulsions violentes à l’instar de notre héroïne, enragée d’avoir été grugée, plus encore dans le contexte flou qui l’entoure.
Le deuil aussi de cet amour, absolu et qu’elle a toujours envisagé comme unique. Dans ce tome, sans renier ce qu’a été la perfection bancale et illusoire de son amour pour Stéphane, Liz va apprendre à lui dire au revoir pour s’autoriser à aller de l’avant.
Bien sûr, à sa mort, elle s’était condamnée à ne plus jamais aimer. Mais elle a survécu, elle, aux mirages et aux ombres de son fiancé torturé. Et si elle ne faisait que survivre, elle aurait perdu une deuxième fois la lutte.
Ce défi au ténèbre est donc, dans une certaine mesure, la façon dont Liz va se confronter aux fantômes du Pharmacien.
En revenant sur les lieux de leurs projets, dans ce manoir où elle a vécu le meilleur comme le pire. En se donnant les moyens de lui dire un ultime adieu dans un chapitre que j’ai lu sans reprendre mon souffle, percutée de plein fouet par la puissance du désespoir et de la résurrection que l’auteure a su insuffler à son personnage.
En s’autorisant, peut-être, à passer au jour d’après, à l’amour d’après.
Ce défi permanent est l’un des ressorts de l’histoire et une nouvelle fois, GH David ne ménage personne, à commencer par Liz, encore et toujours sur la brèche malgré des avancées notables.
À croire que la vie t’a façonnée avec l’argile de la colère.
Dit l’un des personnages à Mona Lisa. Il y a de ça. Son tempérament est celui d’une survivante que rien n’arrête, sauf ses propres démons intérieurs et les coups qui s’acharnent à la mettre au sol, parfois si près de leur but qu’on ne peut s’empêcher de trembler, de suffoquer, de tendre la main lorsqu’elle vacille, pour respirer plus librement quand, seule ou avec du soutien, elle repart de l’avant.
Mais ces ténèbres à défier ne sont pas seulement liés aux souffrances et aux hommes qui ont jalonné la vie de Liz, quoi qu’on sente certains d’entre eux prêts à s’y laisser engloutir au moindre relâchement de vigilance.
Il y a aussi le mystère qui entoure la belle Elizabeth. Et les zones d’ombres s’épaississent jusqu’à trouver leur paroxysme dans des scènes de révélation qui m’ont laissée sans voix.
Et l’on pressent que le 4° volet, danser avec les requins, proposera une danse pour le moins sanglante et mortelle, en espérant une remontée triomphale vers la lumière, de celle de ces héros qui survivent à tout, blessés, amochés, mais résilients.
Pour autant, il n’y a pas que des ténèbres dans ce volet, loin de là.
On trouve des touches de couleur pastel ou vives.
Elles ont la forme de lueur d’espoir dans un chemin miraculeux vers la reconstruction.
Elles ressemblent à une aurore triomphante.
Elles s’articulent autour de sentiments puissants qui naissent, envers et contre tout, comme ce rayon lumineux qui perce les nuages après les plus gros orages.
Lisez plutôt.
Pour moi, le monde … l’univers entier est mort ce jour-là, déclare-t-il dans un souffle vibrant. La mélodie du vent s’est tue, les étoiles se sont éteintes, les couleurs ont disparu, et j’ai perdu ma capacité à ressentir. Jusqu’à toi.
Ces mots destinés à Liz sont le fait d’un des personnages centraux du roman. Il est, depuis le départ, l’un de mes chouchou, même si, comme beaucoup de lectrices je crois, j’ai découvert dans ce volume un autre que j’avais peut-être rejeté trop hâtivement et qui m’a fait vibrer de sentiments bouleversants à de multiples occasions, par la profondeur de son désespoir autant que celle de son amour, par la déraison que la belle sème sur son passage, tout en distillant réconfort et empathie à la démesure de ses forces.
Rien n’est tiède en Liz. Ni ses colères ni ses désespoirs, ni l’amour qu’elle donne sans compter, ni la passion qu’elle fait naître et éprouve au-delà de toute raison. C’est ce qui la rend mystérieuse, attachante, dangereuse, vulnérable et tellement unique!
La saga de G.H. David pourrait n’être « qu' »une romance où le coeur de Liz balance entre le passé, réel ou sous forme d’ersatz, la pulsion du présent ou la perspective d’un avenir. Ce serait déjà un très beau livre, écrit de main de maître par une auteur dont on sent poindre à chaque page toute la sensibilité à fleur de peau, la délicatesse et le tempérament.
Elle pourrait être un roman psychologique sur le deuil et la reconstruction, sur les différentes addictions, sur les troubles de la vie. Ce serait un roman puissant, servi par de solides recherches et une crédibilité incontestable.
Elle est tout ça, avec, en plus, une intrigue oscillant entre le polar de grand banditisme et l’espionnage d’état, tirant de plus en plus dans cette direction.
Et ce cocktail est surpuissant. Il est addictif, euphorisant, bouleversant.
Et ce 3° tome en est la démonstration parfaite.
Écartelée entre les hommes qui ont pris part à sa vie pour l’emmener là où elle est aujourd’hui, Liz doit puiser au plus profond de son incroyable empathie et de sa résilience la plus profonde pour tout tenir à bout de bras, sans se perdre.
Les dangers intimes se renforcent alors que les périls extérieurs se précisent autant qu’ils s’éloignent.
Et si des alliés se profilent, leur fiabilité et leurs motivations peuvent toujours donner lieu à toutes les suppositions.
Au final, Défier les ténèbres est un tome haletant pour préparer l’apothéose du volume 4. Danser avec les requins, aux côtés de Liz, pour faire la lumière sur tous les mystères qui l’entourent et lui donner droit à un bonheur étincelant?
Même pas peur! Ou alors juste de la terreur totale qu’on ne peut s’empêcher d’affronter parce qu’au bout du chemin, forcément, la lumière sera plus vive!