Titre Free heart
Auteur Karyn Adler
Date de sortie 1° novembre 2019
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Il y a quelques mois, j’ai eu la chance de découvrir la plume de Karyn Adler dans un roman qui m’a particulièrement touchée, Dark heart (dont la chronique est visible ici https://melimelodegwen.fr/index.php/2018/09/08/abime-moi-de-karyne-adler/
À l’époque, l’histoire de la jolie Lee m’avait grandement touchée et j’avais dit tout le bien que je pensais de la tribu qui l’accueillait. Il y avait même, dans un coin de mon esprit, le secret espoir que, peut-être, on revienne à Everness.
Bingo! C’est exactement là que s’ouvre Free heart, un titre parfait pour la rencontre de deux coeurs libres et qui, pour des tas de raisons qui leur semblent valables, ne veulent en aucun cas courir le risque de l’attachement.
Lui, c’est Connor. Rappelez-vous, le beau gosse serial baiseur de Dark heart. Joli coeur, déconneur, le metteur d’ambiance capable, en cas de besoin d’être l’oreille ou l’épaule secourable pour Lee.
Connor est un collectionneur de coups d’un soir qui refuse de s’engager. Trop peur de souffrir, trop peur de se livrer à quelqu’un d’autre. Il n’est fidèle qu’à ses amis, à sa Granny, une boule d’énergie et de bienveillance comme on en rêve, et à sa passion pour la construction qu’il applique aussi bien aux chantiers où il officie qu’à la maison de ses grands-parents qu’il retape.
C’est un homme qui, derrière sa carapace joviale et insouciante, court en avant sans savoir comment combler sa vie. J’ai aimé son caractère orgueilleux et sa façon de se débattre entre ses certitudes et la tempête qui va le secouer en tous sens.
Cette tempête, c’est Storm, au nom parfait. C’est une héroïne totalement atypique. Un look à part, un esprit libre, un vécu hors du commun. J’ai rarement croisé un personnage de romance à sa mesure. Elle est libre dans tout ce qu’elle entreprend, y compris dans ses liaisons, avec un maître mot, jamais d’attaches.
Il faut dire que Storm et sa mère Rainbow sont très loin des stéréotypes de la blonde américaine façon pompom girls. Non, elles ont gardé un look hippie, un tempérament indompté et vivent dans une caravane.
Bref elles appartiennent à la catégorie des nomades qui virevoltent de communauté en communauté et vivent au gré de leurs envies.
C’est un mode de vie qui, tel qu’il est décrit dans le roman, est assez enviable quand on ne veut pas remettre en cause sa liberté, avoir la capacité à tout quitter du jour au lendemain pour vivre mieux, plus en accord avec son coeur.
Le groupe du diner, AIden, Lee, Kayla, Jeff, Trent et Connor ainsi que leurs proches ouvrent les bras à Storm car ils voient la femme exceptionnelle sous les préjugés. Mais on sent, tout de même, que tout le monde n’a pas cette bienveillance.
Mais Storm, la jolie tempête, bouleverse profondément l’univers de ceux qu’elle croise. J’ai aimé son lien avec Lee, qui garde, malgré tout le chemin parcouru, les stigmates de son passé traumatique.
Mais j’ai surtout été conquise par le lien improbable et indescriptible entre Storm et Connor, fait de valses hésitations, de rapprochements torrides et de marches arrières spectaculaires.
J’ai été embarquée par la bande, des plus jeunes aux anciens. Je me suis régulièrement surprise à commenter les discussions du groupe, prête à m’asseoir avec eux pour mettre mon grain de sel.
Les personnages ne sont pas monolithiques. Ils ont tous leurs failles et leurs faiblesses, aucun n’est parfait. Comme pour le premier opus, ce sont ces fêlures et la façon dont l’affection, la solidarité et l’entraide permettent de les soigner, qui font de ces romans deux moments de lecture particulièrement attachants.
Les soirs où tout paraît trop sombre, trop désespéré, trop lourd, savoir qu’on a une famille de coeur capable de tout mobiliser pour tenir l’un des siens à bout de bras, c’est une sacrée leçon de vie. Elle est le fondement des deux romans de Karyn Adler. J’avoue que je signerais bien des deux mains pour qu’elle soit la façon de vivre du plus grand nombre… Mais je m’égare.
Pourtant, là encore, il n’y a rien d’angélique dans la vision de l’auteure. Si les moments tendres ont de quoi remplir des tonnes de boîtes à souvenirs, si les moments fous sont torrides, il y a les autres. Les doutes, les incompréhensions, les fantômes du passé, les préjugés du présent, les mots de trop qui hypothèquent l’avenir. Il y a la vie quoi, dans tout ce qu’elle peut avoir de beau ou de plus douloureux. Et cet ensemble réaliste ancre Free heart dans une dimension encore plus percutante parce qu’elle a la saveur du vrai.
Je pourrais passer de longues pages à vous décrire les chapitres ou les rebondissements qui m’ont fait bondir, frémir, gémir, écraser une ou deux larmes, mais chut!
Seulement vous commencez à le savoir, je déteste les spoils et je vous invite plutôt à retourner à Everness, à pousser la porte du diner de Jo. Et qui sait, peut-être trouverez-vous Connor et Storm en train de se dévorer des yeux comme si plus rien n’existait autour d’eux, tout en jurant que jamais, ils ne se laisseront asservir par les liens de l’amour. Et si vous regardez bien, vous verrez sûrement pas très loin Trent, Lee, Aiden ou Kayla, le sourire aux lèvres, mais la main sur la batte de base-ball au cas où l’un des deux dérape, en train de veiller sur cette évidence sans nom, sur tout ce qui fait la beauté de la vie: la tempête, l’imprévu, l’amitié la plus sincère, l’amour le plus fou.
Pour finir cette chronique, j’aimerais remercier Karyn de sa confiance en me confiant ce service presse, mais surtout d’avoir, une deuxième fois, su toucher mon coeur avec cette histoire qui rappelle que peu importent les différences, les préjugés et les obstacles insurmontables, tant qu’on a l’essentiel, l’amitié, la capacité à accepter d’être chamboulés par la tempête inattendue, tout peut arriver, surtout le meilleur.