Fake boyfriend true lover d’Aurore Nox

Titre Fake boyfriend True Lover

Auteur Aurore Nox

Éditeur Éditions Addictives

Date de sortie 8 mai 2021

Un titre à commander ici Fake boyfriend True Lover

C’est avec mon premier roman d’Aurore Nox que j’ouvre mon été de romances.

Je ne sais pas vous, mais pour ma part, quand arrivent les vacances, j’aime prendre le frais en découvrant des endroits que je ne connais pas ou peu, de nouvelles plumes et en faisant le plein de lectures pétillantes.

Carton plein pour ce Fake Boyfriend, True lover d’Aurore Nox (entraînez-vous à dire très vite le titre, avant et après vin rosé peut d’ailleurs être un sacré défi de fin d’apéro, ou de podcasteuse en répétition).

Ce roman prend naissance dans un pays qui est trop peu choisi en romance, la Belgique. Oubliez tout de suite les « une fois » et autres images d’Epinal concernant le plat pays -à part peut-être un nonante par-ci par-là- pour vous concentrer sur l’essentiel.

L’essentiel, c’est elle. Charlotte Wilhems. C’est une jeune femme à qui la vie n’a pas toujours souri. Un père particulier, une mère travaillant comme une damnée pour joindre les deux bouts, une adolescence contrariée pour servir les rêves de son grand-frère Etienne, la « réussite de la famille » et un premier amour évaporé au matin de sa première nuit, ça pourrait laisser aigrie. Surtout quand on a sous les yeux une famille aux antipodes de la sienne, la famille Leroy. Fortunée, unie, c’est une famille de substitution qui l’a toujours accueillie à bras ouverts. Jacques et Béatrice, les parents, amoureux et soudés, l’ont entourée. Louis est un ami sincère, Clothilde sa meilleure amie, celle à qui l’on ne peut strictement rien cacher. Quant à Thomas…

Ah … Thomas Antoine Gédéon Leroy. Des yeux pistache à se damner. Des tablettes de chocolat à faire oublier toutes les pistaches susnommées, un sourire ravageur, un charisme irrésistible. D’ailleurs, c’est bien simple, personne ne lui résiste. Ni Charlotte hier, ni Hollywood aujourd’hui. Le fils prodige mène en effet une carrière des plus réussies aux Etats-Unis et ne revient que bien peu dans une famille où il a l’impression de faire tache.

Mais quand pour damer le pion à sa partenaire et ex-compagne Serena, Thomas s’invente une fausse fiancée, un seul nom franchit spontanément la barrière de ses lèvres magnétiques: Charlotte.

Sérieusement? Qu’est-ce qui lui a donc pris de donner le prénom de Trois Pommes, la meilleure amie de sa sœur, par définition intouchable? Empêtré dans son mensonge et ses retombées, Thomas n’a plus qu’une option: rentrer à Bruxelles et convaincre la demoiselle de jouer le jeu de cette mise en scène loufoque.

Sur cette idée de base, le quiproquo amoureux entre des partenaires que tout oppose à part une attraction sensuelle plus intense que n’importe quel aimant, Aurore Nox réussit un roman plein de peps et particulièrement bien rythmé.

Il commence par plusieurs questions de base.

Comment Thomas sera-t-il accueilli par  Charlotte ?

De façon musclée, c’est le moins qu’on puisse dire et une mention spéciale au Pokemon Charlotte capable de mener des attaques savon-éclair.

Où en est-elle de sa vie ?

Dans un beau bazar. Maman solo engluée dans un équilibre financier précaire, toujours mal considérée par sa famille, Charlotte m’a pincé le cœur, du moins avant de faire connaissance avec son tempérament de guerrière.

Y a-t-elle encore une place pour lui ?

Saura-t-il trouver les arguments pour qu’elle se prête à ce jeu de quinze jours?

Lequel de nos deux fortes têtes sera la plus prompte à tomber dans le piège de ce retour en arrière?

Pour ces trois questions, vous imaginez que je ne vous donnerai pas la moindre réponse, même pas sous la menace d’un plat de Haggis ou d’un escarpin bien envoyé!

Par contre, je vous expliquerais avec plaisir pour quelles raisons j’ai passé un excellent moment de lecture.

Tout d’abord, j’ai beaucoup aimé les personnages créés par Aurore Nox.

J’ai eu un gros coup de cœur pour Charlotte. J’aime son côté déjanté par moments mais aussi sa façon de faire face. Je fonds pour sa spontanéité et sa maladresse, pour son cœur à vif et son manque de confiance. J’admire sa façon de toujours faire passer Luna avant elle, et celle, parfois, de se faire une petite place.

Ce coup de cœur englobe aussi Luna, justement. Enfant mature par la force des choses, elle opère une drôle de balance avec sa mère. Pour autant, j’ai adoré la façon dont elle évolue dans sa relation aux autres dans la dernière partie. Arghhh ne pas en dire plus, ne pas en dire plus! C’est en tout cas un personnage des plus réussis.

Même constat pour Clothilde prise entre tant de courants contraires, en particulier cette amie qu’elle aime comme une sœur et ce frère parfois si complexe à suivre et à aimer.  J’ai trouvé notamment que sa relation avec Charlotte avait un très bel équilibre. Elle me rappelle celle que j’ai avec mes inséparables, toujours présentes dans les bons comme les mauvais moments, capables de comprendre sans un mot ce qu’on peut cacher à l’univers entier, de nous faire avouer tout ce qu’on a sur le cœur et la conscience, les seules qui peuvent se permettre de nous secouer les puces quand on part en vrille.

Les autres personnages, même ceux que l’on croise plus ou moins furtivement, ont aussi des traits bien travaillés qui leur donnent une réelle plus-value dans l’histoire. À titre personnel, j’ai adoré Oscar et Virgil. Et si, par le plus grand des hasards, on en apprenait plus sur ce dernier … Je pose ça là au cas où.

Et Thomas me direz-vous? L’ai-je oublié? Naaaaan, on n’oublie pas Thomas. Aussi inconcevable que de laisser Bébé dans un coin.

C’est un personnage complexe. Jouer la comédie le fait frémir de bonheur. L’univers hollywoodien n’est pas loin de lui donner la nausée. Il aime le luxe et la vie facile. Pour autant, il garde de vraies valeurs, humaines, notamment.

C’est un séducteur en série. Pourtant, quand il prend conscience de ce qui ne tourne pas rond dans sa vie, il se révèle être un personnage particulièrement attentif, séduisant, bref totalement addictif.

Là encore, Aurore Nox lui a offert un rôle qui ne cesse de s’étoffer tout au long du roman, et c’est une très belle réussite.

L’intrigue y est pour beaucoup. Il y a un défi à reprendre un thème qu’on a déjà croisé et à en faire quelque chose d’original, sans tomber dans le cliché total, ni dans le « déjà vu ». En s’appuyant sur ses personnages et l’univers qui est le leur, en les enrichissant de références qui me parlent, Aurore Nox a, pour moi, relevé haut la main ce défi, m’offrant même une jolie vague d’émotions jusqu’à l’épilogue de ce roman.

Fake boyfriend peut-être, mais vrai moment de plaisir, à n’en pas douter!

 

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