Enfoiré de prince charmant de Laura Black

Titre Enfoiré de prince charmant

Auteur Laura Black

Éditeur Éditions Addictives

Date de sortie 22 mars 2021

Un titre à commander ici Enfoiré de prince charmant

En cette période sans déplacement, bienvenue à Venise!

Venise, ses palais, ses gondoles, son carnaval, ses princes charmants…

Certains ont l’âge de Casanova et la dégaine de Louis XIV. D’autres ont du charisme à revendre, une détermination d’acier … et un caractère exécrable!

Incontestablement, Vitale di Falcone est de cette deuxième catégorie. Il est beau, très très beau, charmant… en tout cas quand il le décide. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que quand débarque l’équipe de Giuseppe Calzolari, spécialiste de la rénovation des demeures de luxe, il n’est pas exactement dans ces dispositions.

Le terrain de jeu de Giuseppe, de Silvano l’architecte chaleureux, de Renata la paysagiste arriviste et d’Aeryn, la spécialiste des fresques au talent aussi grand que la maladresse, ce sera le Palazzo di Falcone. Son palais. Celui qu’il a dû fuir des années plus tôt et qu’il a pour ambition de restaurer malgré les outrages du temps, des éléments et d’un entretien discutable.

Ce palais représente beaucoup pour lui: la splendeur passée de sa famille, son déshonneur, l’équilibre précaire de sa réhabilitation. Autant dire qu’il n’a pas le droit à l’erreur, d’autant que nombreux sont ceux qui guettent sa chute, à commencer par le malveillant Tommaso Lombardi.

Pour reconstruire sa vie et sa réputation, Vitale est froid, méthodique. Il refuse tout ce qui, il le sait, peut le mener à la perte de contrôle et à la dégringolade.

En tête de liste de ses interdits, on trouve la passion. Il la fuit comme la peste sous toutes ses formes, y compris celle des femmes trop entreprenantes, se contente de maîtresses de passage avec lesquelles il ne s’autorise aucun élan d’affection.

Toute sa vie est parfaitement orchestrée. Il veille sur sa mère, sans se bercer d’illusions sur ses failles. Il veille sur ses intérêts et sur ce patrimoine chèrement gagné.

Et lui, qui veille sur lui?

Il n’octroie ce privilège qu’à quelques privilégiés du premier cercle. Salvatore Orfeo, son avocat, Dino Mogeniga son protecteur de toujours et surtout Ettore, mi-majordome mi-confident et qui ressemble de très près à la seule famille de cœur qui l’entoure.

Mais tout ce bel équilibre, c’était avant. Avant que son passé ne menace de lui exploser en pleine figure. Avant surtout que l’ordonnancement parfait de sa vie ne vole en éclat devant l »éclat de voix, de rire et de vie d’Aeryn.

Cette jeune femme est loin très loin des canons des filles sur lesquelles il consent à abaisser le regard. Pourtant, dès la première seconde, elle illumine celui-ci d’une myriade de sensations qu’il refoule avec la dernière énergie, la plus grande mauvaise foi et tout en tas de prises de bec mémorables.

C’est dans ce contexte que se développe une romance très réussie. Elle mêle, dans le style toujours prenant de Laura Black, une histoire qui rebondit sur divers mystères jusqu’aux dernières pages. Elle confirme que tout ce qui brille n’est pas or et que derrière les fresques et les dorures se cachent de très vilains secrets et des machinations implacables.

Une fois qu’on les connaît un peu mieux, on conçoit plus facilement l’attitude de Vitale, toujours sur la réserve pour éviter les croche-pattes et autres bassesses. Elle justifie sa méfiance, sorte de carapace difficile à fissurer.

Et tout le monde le sait, la meilleure défense c’est l’attaque. Dans les affaires, elle se manifeste par de froides stratégies. Dans le privé, son regard de braise glacée suffit généralement… Sauf envers une certaine restauratrice de fresques. Avec Aeryn, il perd tous ses repères. Ses parades pare-buffles semblent glisser sur la rousse volcanique. Pire, elles attisent sa langue bien pendue pour notre plus grand plaisir. C’est un véritable jeu de ping-pong verbal auquel se livrent les deux terribles. Et à force de lire leurs échanges, on en vient à se dire soit ils s’entretuent, soit ils se dévorent. Autant le dire tout de suite, le cœur comme la raison balancent aussi entre les deux, sans parler de la tension sensuelle qui menace d’embraser les petites culottes et même les liseuses -ce qui on l’avoue aurait été du gâchis!

Assister au ballet de Vitale et Aeryn, c’est se croire partis dans un tango, danse de combat et de séduction. Il y a de ça, d’ailleurs. Tantôt ils s’affrontent, tantôt ils brûlent. Mais ils sont aussi les meilleurs révélateurs de l’autre. Avec Vitale, Aeryn pénètre dans un univers artistique ou humain qui la fascine, elle renoue avec un passé qu’elle a cru heureux.

Quant à Vitale, avec miss catastrophe, il apprend à sourire, à profiter de la vie, à poser un peu ce masque pesant qu’il doit toujours tenir bien raide devant son vrai visage pour ne pas être en position de faiblesse.

Et puis il y a tous les personnages qui gravitent autour de ce couple improbable, les malveillants qu’on adore détester et ceux qui, dans la lumière ou dans l’ombre veillent sur leurs Grandioses Altesses et autres Sérénissimes flamboyances.

Vous l’aurez compris, ce dernier opus en date de Laura Black est un condensé d’une comédie romantique qui donnera des crampes à vos zygomatiques, d’une romance aux accents de canicule avec, comme toujours sous sa plume, des héros dont les failles sont aussi bien dissimulées que la misère de certains palais vénitiens. Sous une bonne dose de stuc rutilant, mais qui saute aux yeux dès qu’on gratte un peu la surface.

Alors si vous aussi vous voulez passer un moment dépaysant, vif et drôle, sexy en diable et patiné d’une belle intrigue, grattez grattez la surface et découvrez ce prince charmant qui n’est pas qu’un enfoiré!

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