J’avais croisé la plume d’Aurélie en d’autres temps, sous un autre nom et dans une romance intense. Elle a aujourd’hui rejoint Nisha Editions et propose de nouvelles créations, dont Endless Lust: Gibson, une romance brûlante.
Quand on s’appelle Gibson, les possibilités que sa vie soit liée à la musique sont relativement nombreuses.
Ce Gibson-ci est donc guitariste, leader d’un groupe en passe de passer de petit groupe de seconde zone à un destin plus important. Son groupe est donc en tournée et profite pleinement de la vie de scène: une nouvelle ville chaque soir, la vie dans le bus de tournée et tous les excès qui vont avec. Il joue avec son frère, Fender, et son meilleur ami Terry. Comme Gibson décrit son groupe, ils sont de perpétuels adolescents en rut, bien décidés à profiter de toutes les opportunités de la vie et à toutes celles qui s’offrent à eux. Clairement ils ne s’en privent pas. Les filles défilent, ils les consomment et passent à la suivante, aussi vite qu’ils descendent clopes et bière. Un régime love, sex & rock’n’roll des plus efficaces.
Parce que ce roman est très très très chaud, bouillant même. Dès les premières pages, il apparaît nettement que Gibson a l’intention de laisser le plus possible de demoiselles jouer avec lui et réciproquement. Clairement, un serial baiseur.D’ailleurs, les lectrices de romance qui n’aiment pas trop les histoires où le sexe est très présent risquent non seulement d’être surprises de l’évolution de l’auteur, mais également de moins aimer Gibson que ses précédents opus.
Et vu que le livre est exclusivement raconté par sa voix, on entre de plain pied dans l’esprit de ce gars qu’on hésite à gifler autant qu’à embrasser, un gars qu’on n’aimerait pas voir approcher trop près de sa meilleure copine ou de sa petite soeur… Et en parlant de petite soeur, il y a Carrie, la petite soeur de Gibson et Fender, serveuse au Green Day, le bar où les garçons ont commencé et sa copine Orhan, une fille aux yeux spectaculaires, deux billes bleues capables de transpercer l’âme, mais visiblement moins délurée que les habituelles conquêtes de ces messieurs.
Aussi quand il se rend compte que les filles ont embarqué en douce dans leur bus de tournée, Gibson est furieux. Plus que furieux, même. Que sa soeur puisse être un gibier pour des musiciens de son espère, et par ricochet que sa copine subisse le même sort.
La suite est une histoire torride de répulsion/attraction entre le badboy et la fille sage, du moins en apparence.
Car l’air de rien, Orhan a un sacré répondant. Face au caractère et aux excès de Gibson, qu’elle semble apte à maîtriser par sa seule présence. Mais aussi face à sa propre vie, car celle d’Orhan est complexe et lui donne peu de raisons de se réjouir.
Mais l’alchimie qui se développe entre les deux suffira-t-elle à les protéger de leurs démons? Gibson acceptera-t-il d’admettre que, peut-être il est temps de changer ou fera-t-il ce qu’il maîtrise le mieux? Se comporter comme un connard arrogant? D’autant qu’au moment où peut-être, la perspective du changement personnel se profile, les opportunités professionnelles se multiplient, qui éloigneraient durablement les Endless Lust de Seattle et de son habitante aux yeux spectaculaires
C’est à ce moment que se pose peut-être mon seul bémol quant au livre d’Aurélie Coleen.
J’ai un peu regretté qu’on n’ait pas davantage de temps pour faire vraiment connaissance avec les personnages, en particulier avec Orhan, peut-être du fait qu’on ne vit l’histoire que selon le seul regard de Gibson. Là où l’histoire a pris le temps pour poser l’idylle, les doutes et la séduction, j’ai trouvé que la narration parvenait à sa conclusion un peu trop rapidement, à mon goût en tous cas, ce qui m’a laissée avec des questions, sur la relation de chacun des héros avec sa famille notamment.
Malgré ce petit regret, j’ai passé un bon moment avec Gibson et j’espère que faire bientôt connaissance avec Fender, et pourquoi pas avec Carrie qui me semble avoir plein de belles choses à nous raconter.