D’un démon à un homme d’Elodie François

Titre D’un démon à un homme

Auteur Elodie François

Date de sortie 30 juin 2020 (édition 2)

Un titre à commander ici D’un démon à un homme

Bienvenue dans le royaume de Toschk, un espace hors du temps au cœur de l’Europe orientale.

Là, le roi Nicholas Zitrell maintient son royaume à l’écart du monde et de ses dangers, avec l’aide de son mage, Lukas Mezarel, dernier représentant d’une dynastie de magiciens puissants.

Sa barrière magique protège le royaume des principaux dangers, à commencer par les Szarnyas, démons sanguinaires qui ravagent les villes et les campagnes à la recherche avide du sang et de l’âme des humains.

Sarvige en est l’un des membres les plus puissants, les plus cruels aussi. Avec ses frères, Dale, Alaric Willen et Farrokh, il parcourt la contrée, tuant tout sur leur passage.

Jusqu’à cette nuit ….

Jusqu’à cette nuit où, dans cette maison, l’impensable se produit. Sarvige, le démon sans âme ni remords se retrouve incapable de prendre la plus belle et la plus puissante des âmes, celle d’un nourrisson, d’une petite fille qu’il va, presque malgré lui, sauver des démons de son genre.

Commence alors pour le démon en ban de sa famille une longue descente aux enfers, ou plutôt en humanité.

Vingt ans plus tard, c’est un Sarvige exsangue et à bout de forces qui pousse la porte de Toschk et retrouve Lukas et surtout Livea. Elle n’a plus rien du bébé sans défense qu’il a sauvé. Comme cette nuit-là, elle éveille son cœur et son âme à des sentiments inconnus, lui qui ne connaissait que rage et convoitise, cruauté et violence.

Au contact des humains, Sarvige devenu Sebastian découvre les vicissitudes d’une vie d’homme. Il y savoure l’amitié sincère et les sentiments qui font battre le cœur plus vite. Il y expérimente les pires douleurs.

Il y apprend surtout que l’éternité c’est long. Long pour mener des raids quand il était ce démon qu’il combat jour après jour. Interminable pour endurer la souffrance. Infini et en même temps si court pour mener à bien la quête d’une vie et d’un amour.

Évidemment, vous vous doutez bien que je ne vous dirai rien de plus de l’intrigue.

Elle est complexe et bien menée. Elle vous fera voyager dans l’espace et le temps, de la Hongrie à Florence en passant par Istanbul, la Croatie et l’Albanie. De la fin du XIX° siècle à nos jours.

Elle vous parlera de quête et de seconde chance, de regrets et d’espoir.

Elle vous fera découvrir des personnages touchants et plein de failles. Certains sont détestables de cupidité et de jalousie, d’autres d’emportement et de pouvoir. Les plus attachants vous parleront d’amitié désintéressée et de sens du sacrifice.

J’ai aimé ce roman pour plusieurs raisons.

En premier lieu, il m’a fait voyager -et en ce moment plus encore qu’en temps normal, je prends! et poser mes valises au bord de l’Arno dans la capitale toscane et l’une de mes villes préférées du monde que j’ai redécouverte à travers les yeux de Sebastian.

Ensuite, j’ai beaucoup aimé les personnages, en particulier Sebastian Sarvige. J’ai aimé le voir s’éveiller à l’humanité et à tout ce qu’elle implique de bonheurs simples et de souffrances indicibles. Mais là où je l’ai trouvé plus touchant encore c’est dans sa lutte pour maintenir à distance son côté démoniaque. Ce roman est beau parce qu’il montre la transition d’un démon à un homme. Il est superbe parce que par-delà le sort et les aides extérieures, on comprend surtout que l’humanité, c’est une question de choix.

Ce roman en est truffé. Le choix de renoncer à sa violence, à sa colère. Le choix de contrôler tout ce qui pourrait déborder. Le choix de croire et celui d’espérer. Mais il y a surtout le choix crucial. Le choix de vivre. Pas de survivre entre les moments terribles. Pas de se perdre dans une quête, si importante soit-elle. Non, le choix de vivre en profitant des petits bonheurs et de prendre la vie telle qu’elle se présente à nous.

C’est en se livrant à ce choix que Sebastian devient pleinement humain. C’est ainsi qu’il m’a touchée.

Mais ce roman est aussi une merveilleuse histoire d’amour avec son lot de souffrances et d’espoirs.

L’autrice a su en faire un poème de force et de douceur, de découvertes et de tendresse, tout en décrivant à la perfection le torrent que représente l’amour véritable.

Enfin, s’il fallait une dernière raison pour justifier mon coup de cœur, elle résiderait dans l’espoir qu’entretient ce roman.

Bien sûr le cadre fantastique donne toutes les libertés. Mais Elodie François, à travers sa fesque, dépeint une humanité où les regrets peuvent déboucher sur les plus beaux espoirs, où les nuits les plus sombres s’ouvrent nécessairement sur des aurores lumineuses. Et c’est une très belle leçon d’humanité!

 

Articles en lien

Aeternus 2 d’Anna Wendell

Gardiens 4/5 d’Anna Wendell

Gardiens 3 Révélation d’Anna Wendell