Titre Au bout de nos rêves
Auteur Théo Lemattre
Éditeur Montlake
Date de sortie 4 Août 2020
Pour le commander, c’est ici Au bout de nos rêves
Un titre découvert grâce à l’éditeur et à Netgalley
La vie est une succession d’épreuves, une succession de déceptions, de blessures, de petits bobos qui mettent un temps fou à cicatriser.
Bienvenue dans le nouveau roman de Théo Lemattre, une tranche de vie parfois désopilante, déstabilisante, une tranche de vie avec ses grandes peines et ses espoirs déçus, mais aussi avec ses petites lueurs lumineuses.
Un roman que j’ai eu du mal à cerner au départ, mais une lecture qui fait du bien.
Léonie est une patineuse artistique professionnelle. Depuis son plus jeune âge, cette passion, presque une vocation, a guidé tous ses choix, toutes ses décisions. C’est une passionnée et une perfectionniste qui, sous la houlette de Mme Dirma, a pu mener carrière. L’excellence, la rivalité avec Charlotte, sa compagne d’entraînement et meilleure ennemie, le goût de la performance, tout ça, c’est le carburant de sa vie. Jusqu’au jour où, ….
Jusqu’au jour où ses rêves sont si fracassés qu’elle ne voit qu’une issue, le saut dans le vide.
C’est une option, c’est un choix personnel… Quoique… Quelle probabilité pour que sur SON lieu de départ, elle tombe sur Tom, un musicien sans succès mais très très imbibé, venu dans le même but?
Quelle probabilité pour que tous deux aient intégré le groupe de thérapie positive du délirant Thibaud, seul psy aussi à l’aise en groupe de paroles torse nu qu’en décoration d’une vieille salle polyvalente?
Quelle probabilité que cette thérapie loufoque, avec d’autres fracassés de la vie, permette à chacun de surmonter des blessures aussi profondes que variées?
En effet, dans le groupe réuni autour de Thibaud, outre Léonie et Tom, on trouve une jeune femme rejetée par les siens, un homme frappé par le deuil, une femme touchée par la dépendance.
Des figures hétéroclites, mais réunies par la même souffrance d’avancer dans une vie qui ne fait pas de cadeaux.
Ce roman a des valeurs thérapeutiques certaines. Il s’attache à toutes les étapes de la reconstruction. Pendant une grande partie du récit, c’est la colère qui agite Léonie. Contre son corps qui ne lui répond plus. Contre celles qui ont encore la chance de réussir ce qui lui est interdit. Contre ceux qui veulent la soutenir et la pousser à l’étape d’après. Contre cette thérapie qui lui apparaît comme une vaste fumisterie.
Il faut avouer que les descriptions du placard à cris et d’autres activités originales peuvent laisser perplexe.
Dans ce marasme, Léonie trouve, malgré tout, quelques mains qu’elle accepte de saisir. Celle de Valentin, son compagnon de rééducation, celle de Mme Dirma. Mais aussi, plus surprenant, celle de Tom, son presque-collègue de presque-suicide.
Entre ces deux-là se tisse un lieu ténu, improbable. Là où ils ont failli s’entraîner ensemble vers la chute, ils entament, au contraire, ensemble, un chemin escarpé, mais finalement évident, jusqu’au bout de leurs rêves. Ceux qu’ils caressaient depuis toujours. Ceux que la vie les a poussés à adapter.
C’est donc une histoire originale que nous propose Théo Lemattre.
J’avoue que j’ai eu du mal à y entrer -alors que j’ai dévoré la deuxième moitié en un temps record.
En préparant cette chronique, j’ai cherché à comprendre pour quelles raisons, je suis passée à côté du coup de coeur, tout en passant un bon moment de lecture.
J’ai été déstabilisée par l’écriture de l’auteur. Je ne suis pas une grande lectrice de Théo Lemattre. J’ai lu deux de ses autres romans (https://melimelodegwen.fr/ce-qui-nous-oppose-nous-unit-de-theo-lemattre/) et (https://melimelodegwen.fr/le-prince-sarmate-de-theo-lemattre/) que j’avais trouvés d’une lecture fluide et évidente.
Là, même si j’ai beaucoup aimé les va et vient de l’un à l’autre des personnages en cours de récit, il y a eu un petit point de blocage pour moi, qui a rendu ma progression malaisée.
Je crois que j’ai aussi été, à un moment, perdue dans la direction que prenait l’histoire.
Fort heureusement, j’ai raccroché au récit et je reste sur une note positive pour cette histoire.
Elle fait du bien au moral.
Elle relativise un certain nombre de problèmes.
Elle rappelle que la voie vers le bonheur n’est pas unique. Que le destin prend parfois de sacrés détours pour nous emmener au point d’équilibre. Pour Léonie, c’est une obligation. Pour d’autres, comme Mathias, ce sont les choix ou les renonciations que l’on a faits à un moment donné qui nous ont fait bifurquer. Mais si ce roman enseigne quelque chose, c’est qu’il n’est jamais trop tard.
Et lorsque tout semble perdu, inaccessible, il existe toujours, en gardant l’esprit ouvert à une pointe d’espoir, une lueur qui mènera vers autre chose. Ce n’est pas le plan initial. Ce n’est peut-être pas le même bonheur, mais c’est la preuve que la route n’est jamais rectiligne.
C’est sur cette note très positive que je reste à l’issue de cette lecture atypique. En espérant que vous y trouviez, vous aussi, le chemin de vos rêves.