Titre Ames indociles 4/6
Auteur Emma Green
Editeur Editions Addictives
Date de sortie 9 septembre 2017
A retrouver sur Amazon en cliquant ici -> Âmes indociles - vol. 4
Une romance d’Emma Green a toujours UNE caractéristique, la certitude de rester accrochée à chaque page de son volume jusqu’à ce que les mots « à suivre » m’arrachent un grognement de dépit et quelques cris bien sentis façon « Non non non!!! Ca ne peut pas s’arrêter comme ça!!! C’est quoi la date du prochain déjà? »
Et pour autant, l’histoire se renouvelle dans chacune des aventures, même dans ce triptyque de corps, de coeurs et d’âmes. Mais l’émotion, elle, reste intacte. LES émotions devrais-je d’ailleurs dire. Parce que dans ce quatrième volet des aventures de Callie, Lennon et Willow, je suis passée par un panel d’émotions aussi variées que prenantes.
Cet opus confirme que je n’aime pas du tout Vito Lazzari et que sans souhaiter du mal à personne, il y a vraiment des fois où la providence fat mal les choses. De la première à la dernière page, au propre comme au figuré je pense, il orchestre, brise la vie de sa famille et tente de maintenir son emprise destructrice sur sa fille.
Comme Callie l’explique, elle n’a pas eu, elle, à subir les coups comme ses frères ou sa mère. Mais son esprit a été brisé, sa confiance en elle et même en ceux qui lui sont particulièrement proches en l’avenir et les crises d’angoisse qui en résultent sont un véritable crève-coeur.
La folie créatrice, et la forme de folie tout court, de Callie lui ont permis de s’offrir une pseudo-évasion, mais les séquelles sont si profondes, …. trop profondes? Elle serait tentée de le croire, de moins en moins souvent, mais ce quatrième volume montre la confiance et le soutien sans faille de tous ceux qui l’aiment vraiment, Solveig et Dante, Lennon, bien sûr, et le lien ténu qui se lie entre les deux hommes parlera à toutes celles qui ont vu, un jour, l’homme de leur vie se rapprocher timidement de leur frère. J’ai eu une petite pensée pour eux pendant quelques instants.
Seul Gus semble, dans ce tome, comprendre que la vie est en train de tourner et qu’il n’a peut être plus tout à fait sa place dans cette ronde, comme le temps et les événements majeurs défont parfois le lien en apparence incassable des amitiés les plus fortes, sans heurts, mais avec un vrai pincement au coeur.
Le personnage de Tempérance pour sa part prend une autre épaisseur et j’aime la tournure qui lui est donné.
Que j’aime Callie, son énergie fracassante et sa fragilité de porcelaine! Je ne parle même pas du maître du monde, Poseidon ou que sais-je qui est tellement fabuleusement sublime que je suis en passe d’oublier Dante, Tristan et même Vadim!! quant à Willow, si mature dans certaines réactions, si petite dans d’autres, elle me fait aussi souvent sourire qu’elle m’émeut.
Ce tome m’a aussi embarquée par son rythme d’écriture, sa façon de faire sonner les mots. Qu’on soit d’accord, les romances d’Emma Green sont toujours soignées et bien écrites, mais là, je ne sais pas exactement qui de leur plume ou de mon oeil a bougé, mais j’ai ressenti des émotions plus grandes encore à lire leurs mots.
D’autant que la palette des sentiments est très largement utilisée dans cet épisode. La passion est intense, mais elle côtoie des doutes et des souffrances qui ne le sont pas moins, les moments de bonheur parfait ont toujours un petit goût d’amertume (comme la scène de l’appartement new-yorkais, très douce-amère, très réussie); les moments de sérénité semblent toujours couver une surprise, pas forcément une bonne surprise.
Dans ce quatrième volet, les événements s’enchaînent, anodins comme une ballade en famille ou plus dramatiques, jusqu’au cliffhanger en forme de dernière carte, que je n’avais pas vu venir, mais qui est parfaitement bien trouvé, surtout vu les tenants et les aboutissants qu’il laisse supposer.
Ce tome est clairement un coup de coeur, plus encore que les trois premiers me semble-t-il; il place en tous cas ces Ames indociles parmi mes favoris de la bibliographie d’Emma Green et je ne sais même pas ce que j’en ressentirai à la fin des eux derniers chapitres qu’il me tarde de découvrir.