Titre Soy
Auteur Chrys Galia
Editeur Librinova
Date de sortie 22 février 2018
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Depuis que j’ai découvert, presque par hasard, l’été dernier, les livres de Chrys Galia (c’était alors le gourmand Sous ton masque), je guette avec impatience et curiosité ses pépites. Tout y est réuni pour un moment de lecture-plaisir. Une écriture fluide et particulièrement soignée, une intrigue bien pensée et toujours ce petit quelque chose en plus. Ce petit truc qui fait qu’on n’est pas face à une romance « fast-food », vite consommée, vite oubliée. Dans l’ombre du passé, par exemple -auquel un sympathique clin d’oeil est adressé dans ce roman-, on parlait de harcèlement scolaire. Dans Soy, … non non non, je ne vous le dirai pas. Juste qu’il y a plusieurs thèmes sous-jacents à l’histoire qui peuvent parler à bon nombre de lectrices. Et même si ce n’est pas mon cas à titre personnel, il y a, dans la plume de l’auteur une telle empathie, une telle bienveillance pour ses personnages qu’on ne peut pas y rester indifférents. Ainsi, attendez-vous à être émues, malmenées, bref transportées par l’histoire de Yohann et Sofia.
Je vous en dresse le tableau?
Yohann Val est un mannequin et acteur à qui tout réussit. Il est jeune, il est beau, il a un frère qu’il adore, une famille aimante, même si sa mère est parfois un peu surprotectrice. Il a aussi un manager dévoué qui lui en demande parfois trop, comme lorsqu’il accepte pour lui une émission de télévision sensée évoquer ses belles et jeunes années.
Mais derrière ce tableau idyllique, Yohann est confronté à un vide qui l’engloutit. Tout ce qui l’entoure lui semble vain. Une vie de paillettes et de filles aussi vite honorées qu’oubliées, de paparazzades et de soirées où paraître. Une vie vaine dans laquelle il oublie même son plaisir de jouer, son plaisir de porter les vêtements de la maison Soy, des vêtements qui semblent taillés pour son seul avantage.
Et puis, par intermittence, il lui semble saisir ce qui lui manque. Et c’est lorsqu’il regarde vers le passé et son premier amour qu’il pense l’apercevoir.
Au premier abord, cette histoire peut faire penser à un conte de fées où l’acteur a remplacé le prince charmant d’antan et où la bergère n’a rien d’une Cendrillon, à part peut-être ses doigts de fée.
Mais dès qu’on entre dans les 300 et quelques pages de ce roman, on se rend compte qu’on va aller bien plus loin que ça. Bien sûr, il est question, souvent, des deuxièmes chances et de ce qu’on ferait si on avait la possibilité de revenir en arrière.
Si on pouvait retrouver son premier amour, … euh dans mon cas, c’est une question purement rhétorique, je n’ai aucunement envie de remettre la main sur mon premier crapaud … non non, je voulais dire amoureux, promis 😉
Si on pouvait donc repartir en arrière, si le passé nous donnait une deuxième chance, si on pouvait réparer, reconstruire, relancer les dés…
Prendrait-on le risque de confronter son fantasme à la réalité ou accepterait-on que chacun ait poursuivi sa vie et que certains souvenirs doivent rester dans cette catégorie? De merveilleuses cartes postales qu’on regarde les jours de blues.
Ce choix, l’auteur le fait pour nos héros, dont la séparation en reposait pas que sur leurs seuls sentiments. Et le roman entre alors dans une deuxième dimension.
Puis dans une troisième lorsque le présent et ses vicissitudes s’en mêlent. Et là, mon coeur de midinette est entrée dans une dimension kleenex et chamallows au point de ne pouvoir lâcher ma liseuse jusqu’au mot fin.
Une nouvelle fois, le talent de Chrys a joué à plein avec ma sensibilité de lectrice. Je me suis laissée happer par son histoire dont je n’ai réalisé qu’à la fin les 300 pages tant j’en aurais bien dévoré encore autant.
Assurément le signe d’une très bonne lecture.