Titre Sous ton masque
Auteur Chrys Galia
Editeur Editions Addictives
Pour commander,Sous ton masque – Amour ou manipulation ?, vol. 1
Si Forrest Gump pensait que « la vie c’est comme une boîte de chocolats », le livre de Chrys Galia me laisse penser que « le bonheur, c’est comme un wedding cake ».
Son héroïne, Eva, est une cake design de talent. Elle vit à Nice, a un petit ami charmant, Alistair, exprime son talent dans une boutique spécialisée sous les ordres de Délia et a un destin tout tracé, au détail près.
Mais quand la mécanique s’enraye, les beaux projets s’envolent.
Et si l’effondrement de ses plans était l’occasion rêvée de changer de vie ?
Sur les conseils de sa meilleure amie Jen, Eva quitte Nice et l’accompagne à Paris, lors d’un vol haut en couleur qui vaut à la méticuleuse pâtissière le surnom moqueur de Miss Cata, sobriquet amplement mérité qui plus est.
Entre rencontre amoureuse et opportunité professionnelle, à Paris, Eva devient une nouvelle femme, plus sûre d’elle, plus conquérante, plus sensuelle, plus torturée aussi par des sentiments qui lui échappent.
Car le bel inconnu qui la révèle à elle-même est un condensé de mystères et de contradictions. Et face à cet homme aussi attractif qu’intrigant, Eva ne sait que faire. Son esprit lui conseillerait la prudence, son corps, son instinct, son envie de vivre lui hurlent de foncer. Quitte à lâcher le filin de sécurité. Quitte à mettre son cœur en danger. Quitte à se retrouver perdue dans une situation complexe qu’elle ne comprend pas, … et nous non plus pour le moment car Chrys Galia distille subtilement les éléments du suspense.
C’est ma première incursion dans l’univers de Chrys Galia dont les autres ouvrages figurent en bonne place dans ma PAL, et je ne la regrette pas. Loin de là.
D’abord, j’aime beaucoup sa plume. Il y a dans sa façon d’écrire quelque chose d’enjoué, de presque léger, une façon pleine d’humour de décrire des moments dramatiques et une manière savoureuse de raconter les situations cocasses qui m’ont séduite.
Ensuite, j’ai beaucoup aimé sa façon de jouer avec nos sens. Les goûts bien sûr -sa description de dégustation d’un red velvet m’a juste donné envie d’en dévorer un-, l’odorat, la vue également -je me suis même demandée si ça ne valait pas le coup de se remarier juste pour commander un gâteau de mariage à Eva, et puis je me suis rappelée que l’Homme pouvait AUSSI dire non-. Mais là où ça devient fort, c’est quand la vue disparaît, par le biais d’un masque ou d’un dîner dans le noir dont le rendu à la lecture est juste bluffant d’exacerbation des sens. Oui, les sens sont à l’honneur dans ce livre. Parce que c’est aussi une romance, sensuelle, charnelle, et que les scènes d’amour sont également très réussies, fortes et parfaitement dosées pour célébrer l’explosion des sensations qui unissent pour un moment volé, Eva et Johann.
Mais j’ai également beaucoup aimé ce livre pour son intrigue. L’histoire entre Eva et son amant fugace semble frappée du sceau du secret, un mystère qui s’épaissit un peu plus chaque fois qu’on croit y voir plus clair, un mystère qui perturbe la belle, et plus encore son entourage.
Et lorsqu’Eva, perdue par la situation, décide, sur le conseil de ses proches, de rentrer à Nice se ressourcer auprès des siens, on sent bien dans son face-à-face avec Délia, tout le chemin qu’elle a parcouru, mais aussi tous ceux dans lesquels elle risque de se perdre.
Des mystères sont effleurés, aucun n’est encore résolu et ce premier tome s’achève sur la même frustration que celle qu’on peut ressentir après avoir dégusté un premier morceau de wedding-cake et que, avant d’en attaquer le deuxième étage, on balance entre l’impatience d’en goûter encore et une petite inquiétude face aux nouvelles surprises qui nous attendent.
Un grand bravo à Chrys Galia pour ce démarrage très réussi et un immense merci à elle et aux Editions addictives pour leur confiance.