Sinners of the rising sun de Shelby Kaly

Titre Sinners of the rising sun

Auteur Shelby Kaly

Editeur Black ink Editions

Date de sortie 15 septembre 2023

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L’amour peut-il survivre à tout ? Même à la prison, même à un cartel des plus dangereux, même aux compromis que l’on doit faire pour survivre ?

Si ces questions vous picotent dans une romance à suspense, sombre et intense, alors, vous êtes prêts pour le nouveau roman de Shelby Kaly en solo.

Dean Cash sort de quatre ans de prison dans les geôles caniculaires de l’Arizona. Il n’y était pas par hasard mais bien parce qu’il est le Rott, le chien de garde de Ruben Miller, le caïd de Sun Valley, le chef des Death Meths.

Il a été son bras droit, son défenseur, son garde-fou. Il est tombé pour lui. Quatre ans.

Quatre ans pendant lesquels seul Juan, son petit frère de cœur, est venu régulièrement le voir, prendre de ses nouvelles, le soutenir.

La visite qu’il attendait et espérait, elle, n’a jamais eu lieu. Sa fiancée, Andrea, sa Bluebell, son repère dans les ténèbres, sa raison de se battre et d’exister, son Andie l’a purement et simplement oublié.

Pas une visite, pas une lettre, pas un signe qui pourrait laisser qu’elle pense un tout petit peu à lui.

Pire, à sa sortie de prison, Dean apprend que la belle Andie a commis la trahison suprême. Non seulement, elle a abandonné leur maison, mais elle ne porte plus sa bague de fiançailles, et pour cause. Serveuse au Sans Cristobal, un bar à bikers à la sortie de la ville, Andrea est désormais la petite amie d’Aaron, le numéro 2 du club de bikers local.

De son ancienne vie avec lui, elle ne garde qu’un lien étroit avec Juan. Rien de plus.

Alors que l’heure de la sortie est enfin arrivée, alors que Ruben compte bien retrouver son Rott et reprendre la vie là où la prison l’a interrompue, Dean, lui, n’a que deux objectifs, demander des comptes à Andie et purger son âme de l’addiction infernale qu’elle exerce encore sur lui.

Mais peut-on se défaire des fantômes du passé ? Peut-on effacer la passion la plus puissante ?

Ce sont ces questions que Shelby Kaly aborde dans cette romance sombre que j’ai dévorée avec plaisir.

J’en ai tout d’abord aimé l’atmosphère. Si vous trouvez le désert d’Arizona brûlant, ce n’est rien en comparaison de l’air incandescent qui entoure nos deux protagonistes principaux dès qu’ils sont en présence. Rien n’est tiède entre Andrea et Dean, ni l’intensité de leurs prises de bec, ni leur rancœur réciproque, ni la haine qu’ils pensent ressentir l’un pour l’autre, pas plus que l’attraction qui se dresse entre eux.

Fans des relations douces, des moments éminemment fleurs bleues, des déclarations poétiques, attendez-vous à être secouées. La relation entre Bluebell et Rott écorche, griffe, égratigne le cœur et lacère le bide de son intensité. Il en résulte une histoire sous tension, marquée par une sensualité d’autant plus exacerbée que les deux fortes têtes sont aussi incapables de se retrouver que de se quitter, de baisser la garde pour avouer leur vérité que de s’abaisser à demander pardon.

Sous la plume de Shelby, ils s’animent d’une vitalité instinctive, d’une soif de vivre presque animale et d’un désir d’aimer qui confine au désespoir.

J’ai d’ailleurs beaucoup aimé les failles qui les unissent. Le travail fait sur la psychologie des personnages est poussé et, le pire, il donne à chacun les armes pour anéantir les défenses de l’autre. Ne dit-on pas que ceux qu’on aime le plus sont aussi ceux qui détiennent tous les atouts de la destruction ?

Dans les flashbacks distillés finement, on trouve la source de ces failles, tout autant que du lien unique qui relie l’homme de mains et la serveuse.

En dépit du passé sombre qui l’a rendue si indépendante, mais la laisse dans l’incertitude de l’abandon, Andrea est le point de lumière à l’horizon de Dean. On voit bien, dans des scènes d’une folle intensité, à quel point elle est son stimulant, son garde-fou, sa rédemption, son point faible absolu.

J’ai aussi beaucoup apprécié le parcours de Dean. Je ne vous en dirai rien, bien sûr, pour ne pas vous en dire trop. Mais le monde dans lequel il est né donne des clefs pour le comprendre et lui donne une profondeur, dans ses racines et dans ses failles, que j’ai trouvée très forte.

Toute aussi puissante est l’histoire qui entoure nos deux personnages. Si Sinners of the rising sun est une romance, brûlante et bouillante, elle est aussi une histoire de mafieux et de bikers, où le mot retraite n’existe pas, où le licenciement se négocie d’une balle dans la tête. La solidarité entre les membres des cartels est une condition absolue, celle qui évite que, par effet domino, toute l’organisation tombe. Pourtant, les jalouseries, les mesquineries et les trahisons sont légion.

Sauf qu’à Sun Valley, on ne règle pas ça par une bonne bagarre à la machine à café, mais à coup de morts violentes et de passages à tabac en règle.

Et bien malin qui saura quand et comment se retirer pour ne pas finir en casse-croûte pour les vautours du désert.

Vous l’aurez compris, ce roman est une somme très réussie d’une histoire de mafieux sombre comme on les aime, d’une romance brûlante et déchirante. Le tout servi par la plume précise et accrocheuse de Shelby Kaly, au service de ses personnages pleins de plaies à vif. Que demander de plus ? Le prochain, certainement !

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