Queen of Anarchy volume 2 Trahison d’Océane Ghanem

Titre Queen of Anarchy

Tome 2 : Trahison

Auteur : Océane Ghanem

Éditeur Éditions Plumes du Web

Date de sortie: 16 juin 2022

Un titre à commander en cliquant ici Queen of anarchy tome 2

Attention, cette chronique peut contenir des éléments révélateurs sur le premier volume. Comme toujours, un avertissement préalable avertira les lecteurs avant d’arriver au vif du sujet.

Résumé du volume 1

La guerre des anges et des déchus a largement débordé les frontières du ciel et des enfers. Huit ans plus tôt, elle a dégénéré en apocalypse. Depuis, Dieu semble avoir déserté. Les hommes sont la cible de monstres en tous genres qui ont décimé une grande partie de l’espèce. Il faut dire que les anges ne se mêlent pas vraiment des affaires des simples mortels, sauf lorsque le fragile équilibre est menacé, et encore.

Tout le monde ne se sent pas concerné, au paradis. Quelques archanges, dont le fameux Michel, veillent encore sur le destin des hommes, alors que les démons, parmi lesquels l’effroyable Azaël, guettent l’occasion de prendre définitivement le dessus dans la guerre.

Si les hommes sont regroupés en quelques communautés, ils ne peuvent compter que sur certains d’entre eux pour les défendre. Dans chaque village, des guerriers sont recrutés parmi les jeunes gens.

À South Village, le recrutement est pour le moins particulier. Si Keane semble avoir tous les atouts pour être une excellente recrue sous les ordres de MacPeace, ce n’est pas le cas de son inséparable, Jaime Caine. La jeune fille de dix-huit ans, orpheline vit depuis toujours dans l’ombre de son inséparable. Or, dans la civilisation du chaos, elle n’a guère de choix: devenir une guerrière malgré ses très faibles atouts physiques ou « rentrer dans le rang » des nécessaires reproductrices.

Autant dire que pour Jaime, quel que soit son choix, rien de simple ne peut advenir.

Son recrutement tient toutes ses promesses. Mises à l’écart par Keane qui ne veut pas se compromettre avec sa faiblesse, elle subit aussi un « traitement de faveur » de la part du ténébreux et irrésistible Ciaran et une drôle de protection émanant de Rohan.

En effet, si les monstres menacent les recrues, l’entraînement n’en est pas moins périlleux. Et je ne parle pas de l’étrange fanclub qui en a après Jaime.

Pugnace toujours, fragile parfois, mystérieuse la plupart du temps, Jaime découvre peu à peu qui elle est et les raisons pour lesquelles elle ne saurait être quantité négligeable dans la guerre finale qui s’annonce.

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Attention, risque de spoils

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« Ne jamais dire jamais … ne jamais dire Jaime »

Cette formule, maintes fois énoncée par Azaël dans ce volume 2 de Queen of anarchy pourrait en être un excellent résumé.

En effet, maintenant qu’elle connaît son origine et une partie de sa particularité, Jaime va devoir réussir l’impossible: survivre dans l’un ou l’autre des camps.

Chez les hommes, ceux qui ont tenté de la tuer ne sont pas encore démasqués et les certitudes s’amenuisent, tandis que les soupçons se renforcent.

Mais, Jaime le sait désormais, sa place à l’intérieur des remparts n’est pas forcément légitime. Pire, en poussant les lieutenants d’Azaël à lui accorder un soin particulier, elle met aussi potentiellement ses équipiers en danger, même Ciaran, surtout Ciaran.

Les relations de la jeune fille et du mystérieux instructeur gagnent en intensité. Tout devrait les pousser à se fuir, à s’ignorer.

Les confidences que le beau ténébreux est obligé de concéder vont en ce sens -tout comme une certaine envie d’amocher son beau profil.

Pourtant, quoi que leur raison hurle, il y a tout le reste. Appelez ça le désir, l’instinct, une reconnaissance irraisonnée, le résultat est le même. Ni Ciaran ni Jaime, quelles que soient les provocations qu’ils se destinent, ne peuvent se détourner de cette attraction qui surpasse tout.

Et ce n’est pas le retour à South Village, où l’attaque décisive doit se tenir, qui apaisera les tensions, bien au contraire.

Jaime retrouve les lieux de son adolescence, la bourgade qu’elle a quitté sans autre regrets que le vieux Peter. Force est de constater que rien n’a changé, ou du moins que si changement il y a eu, il ne lui est pas favorable.

Rejetée, rabaissée, humiliée, personne ne semble prendre au sérieux la menace qu’elle peut représenter.

S’ils savaient ….

S’ils savaient que, en dépit de toutes les roucoulades des belles de SV, c’est pour elle que bat le cœur de Ciaran!

S’ils savaient que, malgré sa faible constitution, elle a bravé des entraînements fous et tenu tête à des démons.

S’ils savaient que Lucifer, Duplicité, Apathie, Mort et les autres ne respirent que pour la retrouver et la convaincre de rejoindre leur camp, quoi qu’il en coûte.

S’ils savaient que, conscients de la menace qu’elle représente, les Anges sont bien décidés à la sortir de l’équation.

S’ils savaient ….

Mais l’un des ressorts de ce deuxième volume, encore plus machiavélique que le premier, c’est que personne ne sait tout et que peu savent même une infime partie de la vérité.

Duplicité a bien fait les choses. Il a permis à Jaime de conserver son secret même parmi ses équipiers. Certains soupçonnent une particularité chez elle. Bien peu effleurent en pensée ce qu’elle est réellement.

Même ceux qui pensent connaître sa nature, tel Azaël, voguent de surprises en découvertes.

En effet, à bien des égards, Jaime se montre tellement différente de ce qu’il attendait d’elle. Elle a les fragilités propres à la desservir dans son nouvel univers, mais est capable de faire preuve d’une opiniâtreté qui frôle l’inconscience mais force le respect. Elle déjoue aussi nombre de pronostics la concernant, ce qui en fait une énigme pour les hommes, les anges et les déchus. Et une source de jubilation supplémentaire.

En effet, j’ai beaucoup aimé ce deuxième volet.

D’abord, ce n’est pas un secret, j’adore la plume d’Océane Ghanem, notamment dans le domaine de la fantasy où elle excelle par des images riches, un univers bien fouillé et une écriture qui mêle une poésie certaine et une tendance assumée à remuer les cœurs et les estomacs.

Ensuite, j’ai aimé que ce récit se déroule sur plusieurs plans, dans plusieurs camps et dimensions.  L’évolution des personnages n’en ressort qu’avec plus de précision.

De la même manière, j’ai aimé l’instabilité constante de nos certitudes. Ça tombe bien, la majorité des personnages aussi a l’air perplexe, ça promet.

Enfin, je valide totalement les fausses pistes et vraies révélations de ce volume. Un seul des personnages porte le titre de duplicité. Pourtant, dans un camp comme dans l’autre, ils sont nombreux qui pourraient prétendre à en obtenir les attributions. Il n’en est que plus difficile de tenter de se projeter dans le schéma classique des « gentils » et des « méchants ».

Certes, certains personnages sont totalement, carrément et irrémédiablement détestables, mais d’autres gagnent à être connus et provoquent même des sentiments sinon d’affection, du moins d’empathie.

En un mot comme en cent dans l’attente du grand final, là où Azaël bataille pour trouver le nom secret de l’insignifiante et pourtant ô combien incontournable Jaime, pour ma part, je n’en aurais qu’un, Impatience!

 

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