Perfect Addiction de Claudia Tan

Titre Perfect Addiction

Auteur Claudia Tan

Éditeur Hachette Éditions

Date de sortie 21 Août 2019

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Un titre découvert grâce à Netgalley et à l’éditeur

Tromper sa petite copine, c’est très laid. La tromper avec sa petite soeur, c’est très très laid. Mais tromper sa petite amie depuis trois ans, qui a libre accès à une salle de boxe, de sacrés talents de coaching en kickboxing et un poulain tout prêt à assurer sa vengeance, c’est en plus une très mauvaise idée! Et c’est cette mauvaise idée qui sert de base au roman de Claudia Tan que je découvre ici.

Sienna Lane est une femme de feu, qui vit dans une colère permanente. Contre Jax, son ex petit-ami, infidèle et manipulateur et Beth, sa petite soeur bien sûr, mais aussi contre son père qui les a abandonnées avec sa soeur pour chercher le grand amour inlassablement et avec peu de succès jusque là. Et puis un peu contre sa mère, aussi, qui a chassé son chagrin en voyageant partout autour du monde, … partout où mais pas là où, Sienna, malgré sa façade de grande assurance, aurait bien besoin de quelqu’un pour veiller sur elle.

Cette colère nourrit tout le parcours de la jeune femme. Elle veut faire payer à son ex et tant pis pour les dommages collatéraux. Autant le dire tout de suite, j’ai beaucoup aimé ce personnage. Sienna est une « grande gueule ». Au premier abord, elle n’a besoin de rien ni de personne, mais si on gratte un tout petit peu, …

Elle a besoin d’affection, d’aide et pourquoi pas d’un peu d’amour sincère. L’aide, elle va la rechercher auprès de Kayden Williams, le rival déclaré de Jax dans les combats clandestins qui les ont régulièrement opposés, toujours à l’avantage du second. Mais cette année, les choses seront différentes. Kayden Killer a près de lui Sienna. Près de lui, mais pas trop, quoique.

Ce roman est teinté d’une tension entre les deux personnages qui monte crescendo. Si Sienna s’impose d’abord contre la volonté du jeune boxer, leur relation prend rapidement un tour très différent.

Il y a entre les jeunes gens une trajectoire presque en miroir. Si le passé de Kayden reste dans l’ombre, il nourrit une colère qui se déploie sur un ring où il se montre implacable. Implacable mais trop impulsif. Et Sienna est là pour lui apprendre à se canaliser, à penser au lieu de ressentir. Il l’écoute sans broncher, se nourrit de son expérience et de ses bons conseils.

Mais en dehors du ring, c’est une toute autre histoire. D’abord parce que, hors des cordes, Sienna est incapable de se montrer aussi réfléchie. La colère et la vengeance occultent tout le reste. Sa confiance? Oubliée, piétinée, émiettée, et il faut du temps et de la patience pour qu’elle accepte de s’ouvrir à ceux qui ne demandent qu’à l’aimer.

À commencer par Cara sa voisine et le cercle amical où elle l’entraîne, en poursuivant par Brent, l’ami fidèle et touchant et Evans, le lourdaud qui gagne à être connu et qui m’a offert quelques coups de coeur pendant ma lecture, pour les moments où sa bravoure explose sans qu’on s’y attende, mais avec un certain brio.

Mais il y a aussi Alyson. J’ai eu un petit faible pour ce personnage, le « nouveau grand amour » du père de Sienna. Dans les premiers instants, j’ai pensé, comme Sienna, que j’allais la détester. Mais l’auteure distille, par petites touches, tous les ingrédients d’un retour sur soi-même.

En entrouvrant une porte pour Aly (qui a bien du mérite de s’accrocher), l’histoire prend une autre direction, parce qu’elle ouvre un autre possible.

Et si la colère, la vengeance et la focalisation sur le passé n’étaient pas la seule voie?

Dans ce cheminement, j’ai beaucoup aimé, quoi que mon coeur guimauve en ait pensé, l’évolution des personnages principaux. Et c’est une des heureuses surprises de ce roman. Je pensais que j’allais lire une aventure plaisante, mais un peu prévisible, mais bim bam boum, un crochet, deux uppercuts et nous voilà dans les cordes. J’ai lu la dernière partie du livre un peu sonnée, comme tous les personnages majeurs, et petite confidence, j’ai adoré ça!

En fait, c’est tout ce livre pour lequel je me suis enflammée. J’ai adoré suivre la trajectoire toute en avancées timides et brusques volte-faces de Kayden et Sienna, j’ai vibré de ressentir leurs émotions les engloutir presque malgré eux. J’ai eu un coup de coeur pour la mère des garçons, de manière générale, pour les mamans de ce roman (à l’exception de la mère d’Evans, mais ça c’est une autre histoire, d’une très belle partie de ce roman que je ne voudrais pas spoiler). La seule que je n’ai pas pu aimer, c’est Beth, la soeur de Sienna. Pas seulement à cause de sa trahison, mais pour son aveuglement et son côté pleurnicheuse. Un moment, j’ai eu un peu pitié d’elle, mais globalement j’ai eu du mal à m’y attacher. Pas grave, il y a eu tellement d’autres personnages très réussis pour ce roman plus profond que je ne l’escomptais, cette histoire qui nous apprend que parfois, la plus belle vengeance sur le passé et ses fractures, c’est de renoncer à se venger, pour avancer, simplement.

« Sept jours pour me rendre compte que je craquais. Cinq en faisant tout pour qu’elle me haïsse, quatre pour comprendre que je n’y arrivais pas, un pour réaliser que j’étais amoureux de cette fille »

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