My dominant boss de Chloe Wilkox

Titre My Dominant Boss: apprends moi

Auteur Chloe Wilkox

Éditeur; Éditions Addictives

Date de sortie 3 Avril 2019

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Vous avez aimé les séries de Chloe Wilkox? Vous avez pesté, crié, ululé et tapé des pieds à chaque Cliffhanger délicieusement frustrant qu’elle vous a concoctés?

Et dans ce cas, vous êtes quel type de lectrices? Celles qui se disent que non, non, NON je ne veux plus patienter entre chaque épisode? Ou celles qui adorent fermer leur livre en se disant qu’il leur reste quinze jours d’attente et d’impatience?

J’avoue bien volontiers que je suis de la deuxième catégorie, les accros des séries. Mais que je me laisse tout autant tenter par une intégrale avec des questionnements supplémentaires. L’intensité du livre sera-t-elle encore plus condensée ? L’auteure aura-t-elle le temps de développer toute la densité qui fait la richesse de ses habituelles sagas ? Et surtout, est-ce que je pourrai me contenter d’un tiers de ma dose wilkoxienne?

Si je réserve ma réponse sur le troisième point (mais même à 900 pages, j’avais encore un petit creux), je peux vous assurer que les deux premiers défis sont relevés, et haut la main!

On retrouve, en 300 pages qui filent plus vite qu’un paquet de Mikado, tout ce qui fait le talent de Mademoiselle Wilkox.

Une intrigue bien montée, qui fait intervenir des moments de frisson voire de franche inquiétude. Des personnages attachants et complexes. La plume hyper précise et transcendante capable de faire ressentir des émotions exacerbées à tout instant. Et une histoire tout à la fois passionnante, frustrante, exaltante, crispante, bref une nouvelle pépite.

Mais avant d’en arriver à cette conclusion, autant décortiquer un peu la « bête ».

Et pour y parvenir, l’auteure nous a donné quelques clefs en nous rappelant que, six ans après « Ordonne-moi » et alors que la grande vague des dominants de tout poil est un peu apaisée, elle avait eu envie de se confronter de nouveau à ce type d’histoire, maintenant qu’elle -et nous- avons grandi, mûri, dans nos lectures et nos vies.

Rien que pour ce principe, j’étais impatiente d’en apprendre plus.

J’ai donc plongé à la découverte de Lake, une étudiante d’art en dernière année qui, pour financer son quotidien et son coûteux matériel, doit cumuler les petits boulots. Contrairement à ce qu’on a l’habitude de voir, ce n’est absolument pas une oie blanche, ignorante de la vie et prête à tous les compromis pour complaire à un mâle. Il n’y a qu’à voir la façon dont elle tient tête à son ex pour en être convaincue. Mais surtout, en plus d’être une artiste particulièrement douée et totalement passionnée, Lake est une boule d’énergie sans filtres et sans crainte apparente, malgré le poids d’un passé qu’on ne peut que deviner. Ce qui laisse supposer d’emblée des joutes verbales bien senties, oh oui!

Elle est habituellement serveuse jusqu’à ce qu’on lui propose un contrat aussi étrange que lucratif: prendre soin des plantes d’un milliardaire secret qui collectionne les fleurs, les mystères et les oeuvres d’art.

Autant dire que pour une passionnée comme elle, ça tient du pur bonheur. Jusqu’au jour où le fameux patron se dévoile. Jarden Pearson, le génie des nouvelles technologies et de leurs applications les plus révolutionnaires. Petite trentaine, énorme passé, grosse fortune, montagne de mystère aux trousses … et véritable connard à ses heures. Si si! Si vous pensiez avoir trouvé le summum des hommes imbus d’eux-mêmes, intransigeants et qu’on a assez souvent envie d’étrangler avec le tuyau d’arrosage dédié aux jolies plantes, attendez de voir le beau, splendide et parfois incompréhensible Jarden.

Pour ma part, je l’ai affublé plus d’une fois de noms d’oiseaux exotiques pour exprimer ma frustration face à cet affreux personnage.

Entendons nous bien. il n’a strictement rien d’affreux au physique, malgré une propension aux inexplicables bleus. Mais sa façon de traiter les autres, en particulier Lake, en a fait un affreux vilain, du moins jusqu’à ce qu’on le comprenne mieux.

Jarden est un dominant. Il l’assume, le revendique, dispose d’une soumise régulière, et pourtant, tout l’attire en Lake, à l’opposé de son univers. Pire, elle menace son équilibre, son code de conduite, tout ce qui encadre sa vie et lui permet de maintenir le contrôle, avec l’aide de son meilleur ami Mason. Et pourtant, il est attiré vers elle, quoi qu’il fasse pour s’en préserver.

Lake est totalement étrangère à cet univers de domination. Elle y voit une sorte de perversion, d’humiliation, rien qu’elle veuille expérimenter. Même pour mieux se connaître, sans filtre et sans tabou? Même pour faire un pas en direction de Jarden, au nom de l’incroyable attraction qui les lie et de l’accomplissement absolu qu’est le sexe entre eux? (oui j’oubliais de préciser, prévoyez de large réserves de boissons glacées, voire de bacs à glaçons, pour éviter l’auto-combustion spontanée, parce que les scène « hot » sont très très, mais vraiment très hot!)

On aurait pu avoir à faire à une énième romance dominant séduit et renonçant à sa nature annoncée inébranlable, soumise réagissant comme une ingénue, sans vraiment protester de rien. Mais ce serait sous-estimer le talent de Chloé.

Parce que pour chacun, l’univers de l’autre est si éloigné du sien que le dilemme est grand. Peut-on, pire, doit-on y entraîner son partenaire? Mais dans le même temps, est-on seulement capable de résister à l’irrépressible besoin de se perdre en lui ou en elle? Il en résulte des valses hésitations qui renforcent une certaine cohérence et m’ont rendue Lake encore plus sympathique, notamment dans les moments de doute et ceux où elle cherche à se connaître vraiment.

Sa résilience, sa détermination, sa capacité à tenter de faire face à tout, même à ses fêlures, en fait une héroïne particulièrement attachante. Et que dire de Jarden?

Que c’est un connard? Oui, je l’ai déjà dit. Mais il est tellement plus. Il est aussi la somme d’un passé subi, de ce qu’il en a fait, de l’homme qu’il pense devoir être, pour sa société ou pour sa petite soeur qu’il aime par-dessus tout et de celui qu’il peut devenir. Il est calcul, contrôle, anticipation et imagination. Il est fort pour ne pas faire face à ses faiblesses, réelles ou supposées. Il est inflexible pour ne pas admettre sa peur de flancher.

Bref, un mélange aussi détonnant qu’addictif qui se dessine au fur et à mesure des pages.

Vous l’aurez compris, ce roman se lit presque sans respirer, pour ne pas perdre une miette et voir se dessiner, de l’esquisse jusqu’à la production finale, la toile d’une passion ardente et absolue.

Reste LA question que je soulevais au début de cette chronique. Série OU intégrale? Certes, j’aurais aimé en apprendre encore un peu plus sur certains personnages, prendre un peu plus de temps sur le dénouement. Mais d’un point de vue objectif, il ne manque rien.

Une bonne raison d’en conclure que sous la plume de miss Wilkox, je suis série ET intégrale. Avec tout autant de hiiii de uhhhh de ohhhh, de ahhhh, de moments de frustration et de sommets d’enthousiasme.

Et qu’en un tome ou en neuf, je signe déjà pour sa prochaine aventure.

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