Titre Love after dark
Auteur G.H. David
Éditeur City éditions
Date de sortie 21 Août 2019
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Il y a toujours un risque à lire à intervalle rapproché deux livres du même auteur (quand ils sont indépendants l’un de l’autre évidemment), à plus forte raison lorsque le premier, Dark shadow, (chronique à retrouver ici https://melimelodegwen.fr/index.php/2019/08/18/dark-shadow-de-g-h-david/
figure parmi mes plus gros coups de coeur de lecture.
Mais j’ai plongé tête première dans ce Love after dark, pour retrouver la plume de son auteure, parce que la couverture est un petit bijou et parce que le résumé m’a intriguée.
Triple raison. Une seule aurait suffi. Parce que c’est une p…. de bonne histoire, bien ficelée, parfaitement écrite et que, une nouvelle fois, G.H. David démontre que ses mots frappent à chaque fois en plein coeur, tantôt par petits tapotements cadencés, tantôt à grands coups désordonnés, intenses et émouvants, mais toujours au plus juste.
L’histoire nous entraîne à la découverte de David Fioretti, un homme aux multiples facettes. Côté pile, c’est un homme d’affaires prospère dans le BTP. Il exerce dans le Sud de la France et dirige l’entreprise fondée par son père. Mais côté face, il est le « Baron », à la tête d’une bande de braqueurs, qui forme une seconde famille. Une famille où on s’accroche parfois, où on s’aime, où chacun pourrait donner sa vie pour les autres. Une famille où la trahison est impardonnable, et les sanctions définitives.
David est charismatique. Aucune femme ne résiste à son charme et il sait jouer de sa séduction. Mais il est aussi un être sombre, sur la brèche. Il sait de quels excès il est capable. Pire encore, il ignore jusqu’où il peut aller.
Mais une chose est sûre. C’est trop loin pour prendre le risque de blesser quelqu’un qui serait assez proche pour être la cible de ses ennemis, ou des ses dérives.
Aussi David est-il résolu à vivre seul. Les bonnes fortunes, c’est unee chose, du moment qu’il ne s’attache pas. Mais c’était compter sans l’irruption dans sa vie d’une perle rare, d’un oiseau de paradis, d’ELLE.
Elle, c’est Mahira Camps, une danseuse de cabaret, aussi mystérieuse qu’envoûtante. En une danse et un regard, elle met à genoux l’insensible, l’inflexible David.
Cet aspect de l’histoire dépeint avec une grande puissance la naissance de sentiments forts et fous en forme de coup de foudre. Mais les deux oiseaux de nuit sont aussi méfiants l’un que l’autre, ce qui rend toute la phase d’approche et d’apprivoisement d’une grande délicatesse. J’avoue avoir ressenti une délicieuse impatience dans ce jeu de séduction trop peu souvent exploité dans les romances.
« Deux âmes n’ont pas besoin de se toucher pour comprendre qu’elles s’appartiennent«
Cette citation résume la force de cette romance. Pas de sentiments tièdes ici. Pas de petite amourette. Non, on entre de plain pied dans l’Absolu. Et la passion est parfaitement rendue dans tout ce qu’elle promet de félicité et de douleur. Quand on aime, celui qui peut apporter les plus grands bonheurs est aussi celui qui a les clefs de la souffrance la plus absolue. Et que cet adage est vrai en ce qui concerne Mahira et David! Totalement prise dans la force du récit et la tension que l’auteure tient de bout en bout, je n’ai pu retenir des réactions fortes, à l’instar de nos personnages, allègrement malmenés au cours des 400 pages qui filent à la vitesse de l’éclair.
En effet, j’ai, une nouvelle fois, été très sensible à la puissance des sentiments qui constituent la charpente de ce roman. On y vibre sans cesse. On tremble de désir, on frémit d’angoisse, on gémit de désespoir. Mais pas une page on n’a le temps de tomber dans une douce torpeur.
L’intrigue mafio-policière qui rythme le roman contribue à cette tension. Car la romance ne se déroule pas dans n’importe quel contexte. Je l’ai dit, David est un braqueur. Et il se trouve dans une position très inconfortable. Une de ces situations où la moindre attache est une faiblesse.
Alors un amour absolu, l’arrivée d’un électron libre, une « étrangère » dans une bande aussi soudée, on n’en parle même pas. David sait déjà quelle faiblesse peut représenter un tel lien. La sagesse lui imposerait de garder ses distances. L’amour lui donne une toute autre indication. Et Mahira?
Elle est l’une des très grandes réussites de ce roman. Vous en avez assez des héroïnes très lisses et passives? Alors vous allez adorer cette femme au moins aussi mystérieuse que son amant et dont le tempérament n’a cessé de me surprendre.
Les personnages « secondaires » contribuent aussi grandement à la réussite de l’ensemble. Tous ont un rôle fort dans l’histoire de l’un ou l’autre des héros, parfois des deux. Les relations ne sont pas toujours simples, les accrochages sont sanguins. Ils montrent l’attachement viscéral des uns aux autres et ancrent le récit dans la « vraie vie ». Plusieurs caractères m’ont vraiment marquée et mériteraient presque leur histoire à eux tout seuls, … message en passant !
Il y a enfin un dernier point très fort dans ce roman qui n’en manque déjà pas. Si l’aventure de David et Mahira est incandescente, elle est aussi une sorte de rédemption, un espoir après l’obscurité (parfait choix du titre d’ailleurs) mais aussi, par moments, une dernière chance avant les ténèbres, ce qui donne à ce roman une tonalité tantôt pleine de lumière, tantôt jusqu’auboutiste voire désespérée.
« Ne t’aventure pas dans les coulisses sordides du théâtre de tes angoisses, tu y croiseras les démons que tu fuis, pas les anges gardiens que tu cherches »
Cette mise en garde résume à la fois les préventions de nos héros, elle est une sorte de leitmotiv dans l’histoire. Mais elle est aussi un challenge fou et merveilleux à relever pour deux âmes blessées, en perte de repères mais en quête d’un possible, d’un avenir, d’une raison de vivre intensément.
Dans l’aventure, le voyage est aussi beau que la destination. Je ne vous dirai rien de la seconde. Mais le voyage, lui, a été intense, passionné, il m’a émue, chamboulée, scotchée, happée, jusqu’à un épilogue juste parfait.
Il confirme aussi le talent de G.H.David pour se glisser au plus près de ses personnages et nous ouvrir une petite fenêtre au plus près de ce que la passion a de beau et de terrible, de tout ce qui donne des raisons de rechercher plus qu’une survie confortable. Et entre vous et moi, elle fait ça divinement bien!