Liz-1-Plongée obscure de G.H.David

Titre Liz

Tome 1.Plongée obscure

Auteure G.H.David

Éditeur Éditions Elixyria

Date de sortie 26 juin 2019

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Il y a quelque chose de terrible à chroniquer un livre aussi puissant que Liz, c’est qu’on est pris d’une sorte de timidité par peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas bien rendre honneur à la pépite qu’on vient de lire.

Si je vous dis que je suis tétanisée depuis plus d’une heure devant cette chronique, ce qui ne m’est plus arrivé depuis, … Dark shadow, ma première rencontre avec la plume de G.H. David (https://melimelodegwen.fr/2019/08/18/dark-shadow-de-g-h-david/), vous mesurez l’ampleur de mon coup de foudre? J’ai été foudroyée par Liz, par la puissance et la vulnérabilité qui suinte de chaque page de ce premier tome, envoûtée par Max et par Alex, broyée par les réminiscences d’un passé d’un noir d’encre, éblouie par l’incandescence du Phénix, …. bref, vous avec un premier aperçu de ce que je vais vous exposer.

La colère, la violence, ce sont des choses que l’on « utilise », le plaisir, l’amour, on les subit.

Mais commençons par le commencement.

Elizabeth Ribes, Liz, Lisa, Elie et tellement d’autres selon qui lui parle, est une jeune femme qui tient autant du caméléon que du phénix.

Au premier, elle a emprunté sa capacité à se fondre dans le décor où elle évolue aujourd’hui. Étudiante à Toulouse, elle travaille à mi-temps dans un magasin de vêtements, et elle ne dédaigne pas les fêtes étudiantes avec sa bande d’amis, Daniel, Clara et Maud en tête, ainsi que ceux qu’elle rencontre au gré de ses sorties. Elle se fond si bien dans cette image que, lorsque son meilleur ami découvre les traces tangibles de son passé sombre, il tombe des nues.

Mais dès que les portes de son appartement se referment, aussitôt que son passé s’invite dans la valse des souvenirs, c’est une toute autre Liz, plus dangereuse, plus vulnérable aussi qui se dévoile avec la puissance dévastatrice du désespoir et des années sombres.

Les traumatismes qui ont déjà jalonné sa vie la laissent aux prises avec des crises d’angoisse de la pire espèce. Il y a tant de justesse dans la description de ces moments que j’en ai été comme physiquement affectée, une nouvelle fois, par la puissance des descriptions de Geny.

Pourtant, loin de l’abattre -ce qui pourrait s’entendre de n’importe qui, même avec un passé plus « léger »- il y a chez Liz un tel instinct de survie qu’elle remonte à la surface, encore et encore et renaît de ses cendres, comme un Phénix en constante résurrection.

Et cette résilience en fait le personnage tout en contradictions qu’elle présente aux autres. Elle cultive sa force mentale -ce qu’admirent tous ceux qui connaissent des bribes de son passé- mais reste hantée par le seul qui a su l’autoriser à être faible. Elle connaît par coeur le côté sombre, mais malgré les signaux d’alerte, elle ne peut s’empêcher d’y foncer tête baissée.

Elle porte encore les stigmates de ce passé que tout en elle semble rejeter. Mais on sent, comme pour un drogué en manque, que chaque dose de sombre qu’on lui tend est une tentation de revivre, encore un peu, même imparfaitement, ce passé que consciemment elle veut laisser derrière elle.

Elle identifie sans peine la résurgence d’un schéma qui a failli la terrasser. Mais soit par déni, soit par bravade, soit par destinée, elle s’y jette à corps et à coeur perdu.

Je n’ai que peu de choses en commun avec elle, à quelques détails près, et pourtant, j’ai été happée par ses failles et son incroyable volonté de vivre pour ne pas se laisser sombrer.

Vous l’aurez compris, je suis totalement conquise par ce personnage dont le déséquilibre est dépeint avec la finesse arachnéenne de la toile que G.H. David a tissée juste assez solide pour lui éviter la chute. En tous cas pour le moment.

Parce qu’il y a tellement de choses qui me font frémir pour la suite.

D’abord, il y a Liz elle-même et les fantômes qui menacent de l’engloutir. Ils sont puissants. Ils sont du genre difficiles à expulser, si tenté qu’elle le veuille vraiment tant elle est habituée à vivre avec eux.

Dans ses rêves, il règne en maître ce défunt tout puissant et moi j’en crève.

Un autre péril autour de Liz, ce sont les sentiments extrêmes qu’elle vit ou qu’elle provoque. Parce que ce premier tome est une romance, forte et tellement obsédante qu’elle en devient oppressante.

Le même soir, Liz rencontre deux hommes, aux antipodes l’un de l’autre.

Maximilien Ricci est charismatique, gentil, attentionné. Son rival le reconnaît lui-même, il est « tout aussi dangereux, mais bien moins toxique, il est ma face cachée, mon revers ».

Dans ce premier tome, une douce ambiguïté se crée, notamment du fait de sa présence rassurante dans des moments clefs. Et il faut bien avouer qu’il trouble Liz crescendo dans un numéro d’équilibristes que j’ai hâte de suivre jusqu’au bout.

Mais il y a l’Autre, Alexandre Arthy. Dès le départ, l’auteure en fait un personnage hors catégorie. Il exsude le danger. Il a des réactions qui feraient fuir n’importe quel être sensé ou doté du moindre instinct de survie. Pourtant dans le même temps -et je ne parle même pas de son indéniable pouvoir de séduction », il est irrésistible. Ses coups de sang ont de quoi faire périr d’angoisse.

Oui, mais dans la foulée, il est absolument désarmant lorsqu’il se livre, quoi que son jusqu’au boutisme me fasse frémir d’anxiété.

Et surtout, dans sa narration à deux voix, G.H.David m’a -volontairement en plus- égarée à de multiples reprises. Et j’adore ça. Avoir la certitude qu’il ment sur tel ou tel élément tout en étant persuadée de sa sincérité sur d’autres, avant de retrouver en un éclair, au détour d’une phrase, le doute, c’est un véritable tournis émotionnel que nous a concocté l’auteure. Et elle le gère avec maestria.

Pourtant, l’évolution d’Alex (en supposant cette fois que je ne me trompe pas) engendre d’autres inquiétudes chez moi, celle du futur.

Sa présence me fait sentir vivant, mais face à elle, je suis un colosse aux pieds d’argile et ses larmes dissolvent mes appuis. Si elle souffre, je m’effondre.

Belle déclaration qui m’a fait vibrer.

Mais Alex n’est pas que cet homme qui découvre la lumière vers laquelle Liz l’entraîne. Il est aussi cet autre, bien plus inquiétant.

Si le destin me la prend d’une manière ou d’une autre, je reviendrai à mes instincts primaires, je n’aurai plus de cesse que de me venger de l’humanité, de ses vices et de ses perversions.

Ces deux citations, issues du même chapitre, au titre évocateur, posent les bases d’une relation passionnelle que l’on pourrait trouver toxique mais qui, pour l’heure, m’a totalement embarquée, tout en laissant affleurer un voile d’anxiété.

Mais il y a un dernier point -et pas des moindres- qui fait de ce premier tome un starter pour une aventure que j’ai hâte de poursuivre: le mystère qui a rampé, pendant une partie du livre, pour émerger en point d’orgue dans les dernières pages (et je ne parle pas de l’incipit qui m’a laissée sans voix!).

Je dois bien avouer que totalement focalisée sur Liz et sur les bouleversements de sa vie, je n’y ai prêté, au départ, qu’une attention discrète, avant que, au fur et à mesure, l’inquiétude se fasse angoisse et ne force chacun à choisir sa posture.

C’est sur cette croisée de chemins que se finit ce premier volet, confisquant le dernier souffle que ce livre parfaitement maîtrisé m’avait -généreusement- laissé.

Pour me laisser dévorée d’une impatience fébrile à l’idée de ce que nous réserve le prochain tome au titre plus qu’évocateur, … et qui est heureusement à l’abri de ma PAL en attendant que je cède à la tentation.

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