L’empire des dômes 2-l’avènement de Remi de Biasi

Titre l’empire des dômes-l’avènement

Auteur Rémi de Biasi

Éditeur Librinova

Date de parution 5 juillet 2019

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Un titre découvert grâce à Netgalley et à l’éditeur

Aujourd’hui, je vous propose une chronique sur un très bon livre de dystopie, l’empire des dômes.

C’est un tome 2 mais si comme moi, vous êtes séduits par celui-ci tout en ayant raté le premier opus pas de panique ! L’histoire est parfaitement compréhensible grâce à des rappels légers mais efficaces et une trame narrative d’une grande clarté.

De quoi s’agit-il ?

Il y a quinze ans, la vie humaine a failli être anéantie par le nuage toxique qui a envahi l’atmosphère.

Les pertes humaines ont été colossales. Des familles entières ont été décimées, divisées par la mort.

Dans ce contexte, pour assurer la survie, des dômes se sont érigés un peu partout en Europe.

L’air y est plus sain, tout est sous le contrôle de Werner Van Daele, un militaire qui a tout pris en main. Le dôme, dans un premier temps, c’était la survie. Tant pis pour ceux qui en sont restés exclus et qui survivent, comme ils peuvent, dans un air vicié et un environnement difficile à apprivoiser.

C’est un monde qui tente d’avancer en occultant ce passé dont il a éliminé les principaux responsables. Le procès de Mickaël Grist, le dernier grand criminel qui a causé le nuage illustre la fin de cet ancien monde. Pourtant, sa très longue incarcération laisse penser que son procès -dont l’issue est courue d’avance- sera bien plus qu’une simple expiation sacrificielle.

Pour la première génération, celle qui a vu naître le dôme, qui sait ce qu’elle a perdu (malgré une tendance à occulter le passé traumatique) il y a peu de doutes. Le dôme, c’est la vie. Et peu importe que la milice y prenne de plus en plus de pouvoirs, que certaines libertés soient rognées. Il y va de la sûreté de tous.

Paul Marantz en est convaincu. Il a survécu au nuage, mais pas son fils aîné Morgan ni sa femme Marie restée hors du dôme. Il a connu les sous-terrains où les rescapés ont survécu.

Il est aujourd’hui un personnel politique, proche des puissants et en charge d’un ambitieux projet, la construction de six nouveaux dômes en Espagne et Méditerranée, pour contrer le danger des Afriques et permettre aux habitants des dômes de vivre mieux en incluant, pourquoi pas, quelques extérieurs. En quittant Paris pour mener à bien ce projet, il va néanmoins réaliser qu’on peut vivre autrement, hors des dômes, ou même dans un dôme autrement mené comme celui de Barcelone qui adopte un équilibre précaire mais vivifiant.

Mais si Paul est un bon professionnel, on ne peut en dire autant de son rôle de père qu’il tient difficilement auprès de Théo, son fils cadet. Lui fait partie de la 2° génération, de celle qui a peu de souvenirs -voire pas du tout- de la vie sans le dôme. Une génération qui vit de plus en plus mal les restrictions, les mensonges de l’état, les arrestations arbitraires et les trop nombreux secrets.

Un adolescent qui résiste à sa façon au couvre-feu et à l’hyper contrôle de la Milice de Roth et des puces électroniques. Un adolescent qui n’accepte pas que Vlédana, la redoutable milicienne et ses sœurs puissent imposer la terreur dans et hors du dôme. Un adolescent qui utilise ses armes et sa conviction pour faire bouger les choses, sans avoir tout à fait conscience des risques qu’il encourt avec ses proches.

Entre ces deux personnages principaux, l’incompréhension est aussi grande que les silences. Et si, pourtant, ils étaient bien plus proches l’un de l’autre qu’ils ne le pensent. Leurs destins sont, en tous cas, étroitement liés. Les problèmes de l’un rejaillissent forcément sur l’autre et sans qu’ils le sachent vraiment, le destin du père et du fils se croisent souvent, par connaissances interposées.

J’ai beaucoup aimé, même si c’est là que j’ai le plus ressenti le manque du premier volet, croiser ces personnages du passé de Paul qui sont loin d’être lisses. La preuve qu’un bon roman repose entre autres sur des personnages complexes dans leurs choix et leurs postures.

Les « adultes » de ce roman, ceux de la première génération, ont en commun le traumatisme, mais aussi la culpabilité des décisions prises à tel ou tel moment. Bien prétentieux celui qui peut prétendre être sans reproche, ou savoir de quelle façon ses actions passées remonteront à la surface.

Mais ce roman est aussi une réflexion très intéressante sur notre quotidien. Outre, bien sûr, les questions environnementales et démographiques, il en va de ce que nous sommes prêts à abandonner pour la sûreté. Est-il préférable de vivre à l’abri du dôme, avec peu de libertés ? ou de survivre à l’extérieur ? Quel pouvoir doit-on accepter pour emmener le plus grand nombre vers le bonheur ? Que peut-on imposer aux autres au nom de sa propre survie ?

Les grands principes altruistes survivent-ils face aux réalités mesquines de la politique ?

Autant de questions auxquelles ce roman apporte, sinon des réponses, en tous cas des pistes intéressantes. D’autres restent en suspens, comme à l’aube d’un jour qui peut tout changer.

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