La comète t1 : matricule A390G7 de Yaël Lipsyc

Titre la Comète

Tome 2 Matricule A390G7

Auteur Yaël Lipsyc

Éditeur Kennes Editions

Date de sortie 23 janvier 2019

À retrouver sur Amazon en suivant ce lien La Comète T01: Matricule A390G7

Un titre découvert grâce au réseau Netgalley France

Encore une jolie découverte grâce au partenariat avec NetGalley et aux Éditions Kennes, à recommander pour des dystopies très réussies, en priorité destinées à un public adolescent et amateur de lectures de qualité.

L’univers d’Isis, l’héroïne du roman, est réduit à un pays, ou une île, dont les contours sont assez flous, contrôlé par un président.

La vie y est extrêmement réglementée, des lectures aux professions . Même les prénoms doivent appartenir à une liste prédéfinie. Autant dire que lorsque, comme Isis et son frère Adam, on a des prénoms hors-liste, on suscite déjà la curiosité voire la méfiance.

Mais lorsqu’en plus, comme la jeune fille de seize ans, on a la fâcheuse tendance à poser des questions et pire à déposer une demande spéciale pour suivre un autre cursus que celui auquel son origine semblait la destiner, on devient une bête curieuse, ou même un potentiel danger.

Ce roman est une très jolie réussite dans la gamme des romans d’adolescence et d’initiation. Les amitiés se créent par hasard; elles sont aussi soudaines et fortes que les inimitiés qui leur servent de pendants. On découvre ses premiers émois dans une société tellement formatée que les sentiments en semblent presque absents. On forge son opinion face à des adultes, tantôt mentors tantôt répulsifs. Et si l’obéissance absolue est la règle, ça n’empêche pas de préférer son professeur de tir à son préparateur physique, son professeur de théorie à celui d’éthique.

La lecture n’est plus que fonctionnelle -mon Dieu quelle horreur!- et la découverte de la moindre fiction est non seulement un acte de désobéissance sévèrement réprimé, mais aussi une découverte démultipliée par sa rareté. Ni télé, ni Internet ni téléphone ne viennent perturber nos adolescents, entièrement tournés vers leur future carrière.

Et pour Isis et ses compagnons, il s’agit de la difficile mission de Sauveteurs.

Une vocation qui demande autant de maîtrise de l’éthique et de la psychologie humaine que d’aptitudes physiques variées comme le tir ou le combat rapproché.

Et les candidats, isolés de leur famille, apprennent la résilience et la solidarité tout autant que la compétition. Mais ce séjour forcé à l’école est aussi le moyen de découvrir les autres, de tester sa capacité à la désobéissance et de survivre aux autres, même à un professeur aussi trouble qu’inquiétant.

À bien des égards, ce roman m’a fait penser à d’autres ouvrages de même profil. Il y a ici un petit goût de Divergente, là un soupçon de la trilogie d’Alye Condié, et pourtant, j’ai passé un excellent moment dans cette lecture. Parce qu’il y a un élément, presque bradburien dans cette histoire, dispensé par le maître des Archives. De l’instant où Truman entre dans l’équation, Isis et Ethan, un personnage dont j’ai hâte de découvrir les zones d’ombres, se retrouvent confrontés à de nouveaux choix, à des responsabilités et à des interrogations.

De celles qui poussent à se demander qui, du savoir ou de l’ignorance, est préférable.

Rester dans l’ignorance, c’est suivre sans les remettre en cause les préceptes du président, c’est ne pas se poser la moindre question, c’est rester en sûreté. Oui, mais dans une existence terne et étriquée.

Prendre le risque de découvrir, c’est se mettre certainement en danger, se dresser contre la société, attirer la réprobation de ses amis, ou au mieux l’incompréhension.

Mais c’est aussi s’élever, découvrir, ressentir. Bref, c’est vivre. Et pour le lecteur, c’est aussi découvrir avec des yeux neufs tel bâtiment, tel grand classique, de toutes ces merveilles qu’on n’admire presque plus parce qu’on les pense immuables. Et si ce n’était pas le cas? Alors, savoir, ce serait aussi transmettre, une notion qui apparaît de plus en plus cruciale au fur et à mesure que se tournent les pages.

Et si ce premier tome se referme sur cette incertitude, nul doute que la suite apportera son lot de révélations, mais aussi d’autres mystères qu’il me tarde de découvrir.

 

 

 

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