Effet de vague, scène coupée, de Jana Rouze

Titre Effet de vague, scène coupée

Auteur Jana Rouze

Editeur: Editions addictives, Wattpad

Date de sortie 5 octobre 2017

Ceux qui suivent ce site depuis le départ savent quelle place Effet de vague tient dans ma bibliothèque personnelle depuis que j’ai eu la chance de dévorer les trois saisons. Les chroniques des trois parties de la saison 3 sont consultables en archives.

Cette saga est du style inclassable.

Ce n’est pas une romance classique, même si les sentiments puissants y ont une place centrale et que les scènes érotiques en font définitivement un livre à ne pas mettre sous tous les yeux. Ce n’est pas vraiment une dark romance, même si les thèmes abordés et certaines situations s’en rapprochent. C’est aussi un thriller géopolitiquement ancré. Bref une sorte d’alien qui fait que, chaque fois que j’en parle à des copines, je finis assez vite par « lis-le, tu comprendras ce que je veux dire »!

Mais il manquait, dans cette aventure, une scène centrale. Rappelez vous de la saison 2: on quittait Alex, ivre dans un club échangiste de Vegas et on la retrouvait, chez ses grands-parents, apprenant qu’elle était mariée!

Plus tard même, on découvrait l’existence d’un contrat prénuptial (plutôt logique à dire vrai!) et même, dans la saison 3, la teneur de ce prenup… Je ne sais pas pour vous, mais j’ai alors affublé Matt Garrett d’un certain nombre de noms d’oiseaux!

Mais que s’est-il passé entre la boîte et le retour à Chicago?

C’est cette tranche de vie que Jana Rouze a proposée à ses lecteurs cette nuit, pour célébrer la sortie papier de l’ultime saison.

Car soyons clair, il faut avoir fini Effet de vague pour apprécier à sa juste valeur la nuit du mariage.

Qui est en fait bien plus que la nuit « du mariage ». Certes il y a robe blanche, jolie musique, avec une GUEST qui m’a arraché quelques cris de midinette hystérique et un sourire compréhensif de l’Homme qui ne s’étonne plus de rien. Il y a même un serment en bonne et due forme, quoiqu’il manque, vous l’imaginez bien, quelques éléments dans celui du Guerrier. Certes il y a surtout le fameux prenup au sujet duquel on en apprend un peu plus. Mais il y a surtout … tout le reste.

En particulier la mise à nu du Guerrier. Bien sûr, il se livre comme jamais parce que sa douce est trop partie dans les brumes de l’alcool pour risquer de se souvenir. Mais vu les réponses d’Alex à tel ou tel instant, je ne suis pas sûre qu’elle n’ait rien entendu, et que rien ne se soit gravé dans son inconscient.

Bref. L’homme est au-delà du touchant. Il regarde sans complaisance qui il est, reconnaît une partie de ses fautes, même celles auxquelles il ne pensait pas jusque là. Et surtout, sans être capable de prononcer les mots fatidiques (encore 800 pages de patience mesdames ), il montre toute l’étendue de ce que Civilité fait naître chez lui.

Et c’est, … intense, cru, bouleversant.

Alors que, depuis le départ, c’est dans des rapprochements charnels intenses que Matt arrive le mieux à se connecter à Alex et à lui montrer son ressenti, il n’y a pas de sexe dans cette scène coupée. Pire, Matt repousse les avances on ne peut plus claires de sa moitié. Mais la tension sensuelle entre eux est omniprésente et renforce leur alliance.

On voit mieux, également, dans cette scène, l’attention extrême qu’il porte à Alex, comme à tout ce qui lui importe. Pas la peine de chercher très loin la « panic home » qu’elle reçoit en cadeau de noces!

Mais comme toujours avec Jana, le soin apporté aux réflexions du guerrier n’occulte pas la place réservée à sa moitié alcoolisée. Malgré son taux d’alcoolémie à 10 000, ou peut-être à cause de lui, elle se livre aussi, par touches. J’avoue avoir tourné longtemps sa définition du bonheur « que deux personnes qui n’aiment pas leur vie, c’est le début du bonheur » et sa déclaration d’intention « je t’épouse si tu changes nos vies de merde pour qu’on les aime ».

On pourrait se dire que c’est moins romantique que le lâcher de colombes sur fond de musique classique, …. mais c’est tellement ça.

Tellement Guerrier et Civilité, tellement Effet de vague, tellement, ….

Mais il est temps, déjà, pour Matt et Alex de reprendre le cours de l’histoire, la fuite du guerrier, le retour de Civilité chez ses grand-parents, la découverte de son statut marital.

La parenthèse se referme, comme un dernier clin d’oeil vers ces personnages d’une puissance incroyable, vers cette histoire pas comme les autres.

Une nouvelle fois, je voudrais remercier Jana, pour son travail, pour sa disponibilité, pour ce dernier cadeau avant de découvrir son nouvel opus et pour sa capacité à parler à mon cerveau autant qu’à mes émotions et à stimuler, chambouler et bouleverser l’un et les autres.

Alors, selon la formule consacrée, …. à plus d’impatience.

 

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