Titre Combat d’amour
Volume 2/4 du désir à la passion
Auteur Loraline Bradern
Date de sortie 21 juin 2019
Éditeur Éditions AdA
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Quelques mois après avoir découvert les aventures de Gautier et Alinor, retour dans l’Angleterre du XI° siècle, une époque troublée, où Guillaume le Conquérant passe peu à peu du bâtard Normand, vainqueur du roi Harold au roi légitime d’un pays ravagé par la guerre et l’occupation.
C’est aussi un moment où les dangers sont nombreux. Quel sort réserver aux ennemis d’hier? Quel comportement adoptent les vainqueurs normands dans leurs nouvelles terres? Comment créer un nouveau peuple entre vainqueurs et vaincus?
Tous ces dilemmes, Alinor se les pose constamment au cours de ce deuxième tome. Dans le premier volet, rappelez-vous, Gautier de Fougères, baron du roi Guillaume et l’un de ses plus fidèles soutiens, avait eu en charge les terres de Thurston, appartenant à la famille d’Alinor. Malgré une défense acharnée, que la jeune fille a vaillamment menée, et en dépit d’une résistance de chaque instant, Gautier et son cousin Thibaut se montrent des occupants soucieux du respect des terres occupées. Non seulement, ils ne s’en prennent pas sauvagement aux paysans et pire encore, aux femmes du domaine, mais même mieux, ils assurent leur protection contre les brigands qui pullulent ou contre leurs compatriotes indélicats.
En dépit des tensions nombreuses, Gautier et Alinor se recherchent constamment dans une lutte où la tension est aussi bien dans les mots que dans les corps. Mais voilà qu’Alinor, malgré son trouble, ne peut voir Gautier autrement que comme un danger pour les siens, ou un potentiel allié, si elle sait utiliser les bons atouts.
Et ce n’est pas chose facile. Il est Normand. Il est son ennemi. pire, il détient son château et aura peut-être même entre les mains le sort de son père.
De plus, c’est un être autoritaire et le premier volet a laissé les jeunes gens dans une rage mêlée d’incompréhension et d’humiliation.
Mais dans le même temps, la jeune femme au tempérament de feu ne peut s’empêcher d’éprouver une forme d’admiration pour le soldat valeureux et pour l’homme aux nobles valeurs qui prend le risque de mécontenter ses compatriotes pour respecter l’honneur de ses gens.
Gautier, pour sa part, est agité des mêmes sentiments ambivalents. Si bien souvent le caractère belliqueux d’Alinor le met dans une situation intenable, il n’en reste pas moins sensible à sa force de tempérament et aux qualités qu’elle développe bien au-delà du rôle subalterne auquel ses contemporains cantonnent les femmes.
Mais plus encore que dans le premier tome, l’un des points centraux de ce deuxième volet réside dans l’attraction/répulsion qui agite nos héros, tantôt prêts à s’entretuer, tantôt rassemblés par les feux d’une passion difficile à contenir.
Pourtant, tout s’y oppose. Les moeurs de l’époque, le statut d’ennemis sur lequel Alinor a du mal à revenir, mais aussi l’incapacité diurne des deux terribles à mener une relation paisible.
Pourtant, il est des signes qui ne trompent pas et j’ai souri du regard parfois complice et souvent attendri de l’entourage de Gautier et Alinor qui semble, mieux que les principaux intéressés, prendre la mesure de ce qui se passe. J’ai parfois été surprise de l’ouverture d’esprit des femmes de la maisonnée, mais je me suis laissée entraîner sans résister dans cette histoire où, une nouvelle fois, les sentiments occupent une place prépondérante, quoi que la chair prenne davantage d’importance.
Mais il serait réducteur de faire de ce combat d’amour le simple récit du jeu de séduction acéré de Gautier et d’Alinor. Il y a aussi toute l’intrigue que Loraline Bradern a, une nouvelle fois, mené avec talent, mêlant des éléments historiquement très plausibles, voire avérés, avec sa fiction.
J’ai, en particulier, aimé les parties qui relatent de l’opposition entre nobles, des complots politiques aux manoeuvres malhonnêtes. Si une partie du roman, consacrée aux valses hésitations des tourtereaux m’a maintenue dans une délicieuse frustration, j’ai aussi été sensible à l’accélération de la narration dès l’entrée en lice de Guillaume le Conquérant et de sa cour.
Les intrigues de cours et les différentes rebondissements donnent un nouvel élan très profitable au récit, de même que les doutes qu’entretient l’auteure et qui maintient le lecteur dans la tension de l’attente.
Je vous recommande donc chaudement cette lecture, pour la qualité de son écriture et de son contenu, historique et romanesque. Et pour les impatientes, soyez rassurées, le troisième tome est déjà disponible. J’ai dans l’idée que je vous en parlerai bientôt.