Titre Colosse, le Maître du jeu
Auteur Anna Wendell
Éditeur Éditions Addictives
Date de sortie 19 Décembre 2020
Un titre à commander ici Colosse le maître du jeu
Vous pensiez avoir fait le tour des romances interdites de frère et soeur? Vous croyiez avoir passé assez de temps dans les Highlands? Vous étiez persuadées qu’une héroïne ne peut être sexy en citant Harry Potter ou en portant une petite culotte bébé Yoda?
Alors oubliez toutes vos idées reçues et plongez dans les bras de ce Colosse des Highlands!
Pour sa nouvelle pépite, Anna Wendell nous entraîne dans un lieu aussi magique qu’inquiétant, le coeur des Highlands et plus particulièrement le château mythique d’Eilean Donan. Petite confidence, c’est l’un des épicentres de mes lieux préférés et rien que pour le décor, je savais déjà que j’allais être conquise!
D’autant que, derrière ces vieilles pierres et ces lourdes tentures, Anna Wendell a créé un univers taillé pour son maître, avec les ancestrales salles de réception prêtes à accueillir des bals et des assemblées, des chambres où j’aimerais passer une nuit ou deux, une serre et une volière. Un donjon et des cachots? Rien ne permet de l’affirmer, mais allez savoir!
Vu la réputation du maître des lieux, dépeint par la population locale comme un ogre associale qui serait peut-être bien capable de manger des enfants au petit-déjeuner, et de jolies jeunes femmes pour le dîner, rien n’est exclu.
Dans ce décor de rêve ou d’épouvante, c’est selon, nous suivons Alison MacDonald, mandatée par son père pour retrouver un homme qu’elle ne connaît pas, qu’elle n’a jamais vu et qui semble impossible à atteindre, Archibald MacRae. Du clan des MacRae, les ennemis jurés des MacDonald. Drôle d’idée? Vous n’imaginez même pas à quel point. Car le laird se prénomme Archibald. Comme le propre père d’Alison. N’y cherchez pas de coïncidence, le Laird d’Eilean Donan n’est autre que le frère caché d’Alison.
C’est aussi un homme sombre et secret, à la réputation monstrueuse.
C’est aussi un amateur de fleurs rares et d’oiseaux merveilleux.
C’est surtout un homme qui fait naître en la sage Alison un flot de pensées interdites, éveille son corps endormi, son esprit mathématique et lui prouve que le plaisir dans la vie ne se limite pas à un marathon Harry Potter en se goinfrant de chocogrenouilles dans son pyjama Poufsouffle aux côtés de son meilleur ami Osange.
Oui, mais c’est son frère. Son demi-frère pour être exact. Mais c’est déjà un demi de trop.
Dans une atmosphère de mystère et un contexte qui a souvent serré mon cœur, Anna Wendell signe une romance passionnée et torturée avec des personnages hauts en couleur aux répliques hilarantes.
Ce roman m’a fait tourner la tête. J’ai eu la gorge nouée, souvent. Je me suis triturée les méninges à la même fréquence pour comprendre les nombreux mystères qui entourent l’irascible Laird MacRae. J’ai ri de la terrible manie d’Ali qui, dès qu’elle est nerveuse, profère sans aucun filtre tout ce qui traverse son esprit à vitesse supersonique. J’ai pouffé des passes d’armes entre les deux personnages et de leur lutte acharnée pour avoir le dernier mot. J’ai trouvé ma place dans le duo fusionnel qu’elle forme avec Osange vu toutes les références que l’on partage -même si à bien y réfléchir, je ne suis pas très Poufsoufle quand même.
Mais j’ai surtout vibré de l’intensité sensuelle qui prend au piège Alison et Archibald et resserre entre eux un filet aussi invisible qu’inavouable.
L’écriture d’Anna Wendell est toujours aussi efficace.Elle manie avec brio des sentiments forts et des situations marquantes.
Elle inflige à ses personnages des épreuves cruelles et formatrices, seules capables de prouver leur mérite pour atteindre leurs objectifs.
Une vraie chasse au trésor dans les couloirs sombres d’Eilean Donan pour gagner une seconde chance, un droit au bonheur, une prolongation.
Elle nous offre, une nouvelle fois, une héroïne en plein décalage, qui bâtit une barrière protectrice en restant un peu réfugiée dans son enfance.
Vu tout ce qui lui tombe dessus, c’est une sage décision, un garde-fou qui la rend plus attachante encore.
Face aux épreuves qui se dressent devant elle, plus d’une aurait décidé de se pelotonner et de renoncer. Mais pas la battante Ali qui redresse la tête, envers et contre tout, contre une pluie déchaînée comme une intendante revêche, contre un malabar inquiétant comme un laird mal embouché.
Et cette résilience, doublée de ce petit grain de folie en font sans aucun doute une héroïne des plus réussies.
Et pour une telle femme, il faut un colosse à la hauteur. Là encore, quelle réussite! C’est d’abord par sa légende qu’on le rencontre, et les premiers éléments ne font rien pour démonter cette image qu’Archibald prend plaisir à cultiver.
J’ai été touchée par la lutte intérieure qu’il laisse peu à peu affleurer. En ce sens, la narration à deux voix est un vrai bonus qui permet par petites touches, comme on laisse échapper un mot maladroit, de mettre en place les pièces du puzzle.
Mais dans cette romance, j’ai failli oublier ceux qui sont à l’origine de tout. Fenella MacRae et Archibald MacDonald. La première apparaît d’abord tel un spectre prisonnier de son corps et de son esprit affaibli. Si elle peut sembler inquiétante, c’est surtout son désespoir qui m’a émue. Et que dire de son amour de jeunesse?
Sa situation particulière, l’espoir fou qu’il met en sa fille, sa façon de tenter de reprendre la main et de rétablir les rôles m’ont profondément touchée.
Et la relation par-delà le temps entre les deux seniors est un bonus indéniable pour cette romance qui ne manquait déjà pas d’atouts.
Alors enfilez votre plus belle culotte bébé Yoda, vos chaussettes Harry Potter, chaussez de bonnes bottes, c’est plus prudent que les petites baskets, et foncez tout droit, direction les Highlands et Eilean Donan. Vous ne pourrez pas le rater? C’est le repaire d’un colosse mangeur d’enfants, destructeur de dessous féminins et geôlier des cœurs!