Bonjour à tous
Troisième jour de notre compte à rebours. Aujourd’hui, je vous propose de rencontrer Deva Baldi. Sophie disait hier que Boss Challenge était riche en presse people. Cette interview totalement fictive ne la contredira pas.
« Deva Baldi, l’atout charme et choc d’une révolution de palais
De notre correspondante permanente à Rome, Tara Schola.
C’est à deux pas de la tour Baldi que Deva Baldi, l’héritière de la maison du même nom, a accepté de me donner rendez-vous. Dix minutes, m’a annoncé son assistante, qui veille scrupuleusement. Il faut dire que sa patronne s’est fixée un objectif colossal : faire de la marque Baldi LA nouvelle référence de la mode italienne. Et une chose est sûre, elle est bien placée pour le faire. Vêtue avec élégance et une pointe d’irrévérence, Deva a une ligne parfaite que lui envieraient bien des mannequins. Mais elle est bien plus !
Lorsque j’arrive, la business woman est déjà installée. Et d’emblée, elle se montre à la hauteur de son CV. Tout en menant une discussion animée en anglais, elle pianote sur l’ordinateur portable déployé devant elle.
Pourtant, à l’instant exact prévu pour notre entretien, elle se déconnecte et pose sur moi son hypnotique regard de la même teinte que l’espresso qu’elle boit, très noir, sans sucre. Intense. Tout un programme !
–Deva, vous êtes, depuis presque dix-huit mois, le visage de Baldi. N’est-ce pas une responsabilité trop grande pour une jeune femme de votre âge ?
Une moue boudeuse me répond.
–Tout dépend ce que vous entendez par là. Je ne suis pas une adolescente à qui on laisse les clefs de la maison pour le weekend et j’ai bien assez d’expérience pour justifier chacune des marches que j’ai gravies dans les entreprises Baldi.
–Effectivement, votre père vous a nommée récemment directrice générale de toute la branche luxe. C’est une charge importante. Elle vous destine à seconder votre frère, un jour ?
Ma question fait rire mon interlocutrice.
–Je vous suggère de relire vos fiches avant de venir en interview, Tara, nuance Deva dans un sourire qui n’est que de façade. Ce n’est pas à mon frère Sandro que notre père passe progressivement la main.
–Mais votre frère est l’aîné, …
–Et oui, j’ai le double désavantage d’être une femme et d’être la deuxième dans l’ordre d’aînesse. Heureusement, mon père ne s’arrête pas à ces détails. Sandro occupe un poste tout à fait gratifiant dans la société. Notre cadet Vincenzo le fera aussi s’il le souhaite lorsqu’il y sera prêt. Mais la répartition est claire. Je suis d’ores et déjà le numéro 2 de Baldi. La branche luxe, plus précisément la mode, c’est comment dire, une gourmandise personnelle.
–En effet, je me suis laissée dire que vous travaillez sur une nouvelle marque ?
–C’est exact ! Deva se détend et se laisse enfin aller à un sourire éclatant. La marque Baldi est synonyme de luxe et d’élégance. Mais on m’a fait remarquer que Carino Baldi, notre ligne haut de gamme, est un peu trop classique. C’est assez vrai. Je veux que Baldi entre de plain pied dans le XXI° siècle, avec une mode à l’image de la femme d’aujourd’hui.
–Et quelle est-elle, selon vous ?
Deva réfléchit un instant, replace une lourde mèche brune derrière son épaule.
–Elle est multiple et complexe. Elle est élégante, mais libre de ses mouvements. Elle aime plaire, mais n’a pas forcément le temps de passer des heures à s’apprêter. Elle veut se sentir belle, mais avant tout pour elle, pas pour correspondre au diktat d’un homme.
–Une mode féministe en somme ?
–C’est ce que diront certains. Je dirais féminine plutôt. Je veux une gamme dans laquelle la femme puisse se sentir sûre d’elle, et pas juste un objet ornemental. Et je ne pense pas que ça mette à mal la place des hommes. D’ailleurs, mon équipe est composée d’autant d’hommes que de femmes, et c’est un homme qui en prendra les rênes.
–Que pense votre père de ce projet ?
–A priori, il ne m’a pas encore virée ! Et puis comme vous le disiez tout à l’heure, si je suis son numéro 2, en attendant l’heure où il me passera entièrement les rênes, c’est parce qu’il a confiance en mon jugement et en mes idées. Nous en discutons souvent, et il approuve.
J’ai la chance qu’il me soutienne dans mes décisions, même quand elles contredisent ses projets.
–Vous faites référence à la rupture de vos fiançailles avec Massimo Crespo l’an dernier ? Votre mariage était presque acté depuis des années. Une alliance sentimentale autant que professionnelle. Est-ce que vos idées novatrices ont eu raison de votre couple qui paraissait inébranlable ?
Visiblement, le sujet agace mon invitée. Elle pianote sur la table et réfléchit un moment avant de me répondre.
–Comme je le disais, mes parents me trouvent assez adulte pour accepter mes décisions, même privées. Ils ne m’ont pas demandé de justification. N’espérez pas en obtenir davantage
–Tout de même, vous êtes l’une des célibataires les plus en vue d’Italie. Votre nom tout autant que votre carrière suscitent l’intérêt du public, mais aussi de tous les bons partis. Vous êtes extrêmement séduisante. Je ne peux pas croire qu’il n’y ait pas un homme derrière tout ça. Un petit scoop pour nos lecteurs ?
–Que je ne pense pas qu’il faille forcément un homme pour rendre une femme séduisante ? Pour le moment, je suis fiancée à mon nouveau projet, mariée à mon travail et je n’ai pas le loisir pour une autre passion. Je suis navrée de décevoir vos lecteurs, Tara, mais pour ce qui est des potins, j’ai bien peur d’être désespérément ennuyeuse.
–Ou habilement secrète, …
C’est sur cette remarque, qu’elle laisse sans réponse, que Deva répond d’un signe discret à l’intervention de son assistante. Mon temps est écoulé. Il me reste de nombreuses questions pour éclairer le mystère Deva Baldi. Mais ce sera sans doute pour une autre fois, où la belle héritière sera plus en veine de confidences. Que mes lecteurs prennent patience, je ne désespère pas de cerner les secrets de l’insondable Mlle Baldi.
Et si Tara Schola n’a pu en savoir plus de Deva, elle vous a déjà donné quelques pistes pour mieux comprendre l’une de mes héroïnes préférées.
Et en attendant notre prochaine étape, je vous laisse avec quelques photos de celle qui a prêté ses traits à Deva.